Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

22/08/1915-14/11/1993

Né le 22 août 1915 à Aubagne, de parents provençaux -Sa famille descend d'une longue lignée d'agriculteurs de Châteaurenard- il fait ses études au Lycée Thiers à Marseille jusqu'à Khâgne, licence de lettres classiques.

En 1939 il est mobilisé et envoyé à Saint Maixent d'où il sort officier de réserve, mais trop tard pour participer aux combats de 1940. N'acceptant pas la défaite il cherche à rallier une organisation de résistance et tente avec un des neveux du général de GAULLE monsieur CAILLAUX de mettre sur pied un embryon de mouvement.

Reprenant son métier de professeur, il se retrouve à Marseille en juillet 1941 où il prend contact avec monsieur ARNOUX, chef de radio Patrie, puis plus tard avec le groupe Jean Marie, où on lui confie de nombreuses missions de liaison entre ce groupement et Combat alors en voie d'organisation sous l'autorité du Lieutenant CHEVANCE qui plus tard deviendra le Général Maurice CHEVANCE-BERTIN un des père de l'Armée Secrète- l'AS-organisation pensée par Henri FRENAY de Combat.

En 1942, professeur à l'Ecole du Sacré Coeur à Marseille, il assure d'importantes missions de renseignements après l'entrée des forces allemandes en zone Sud, notamment des relevés de plans de batteries allemandes et de dépôts, il héberge également à son domicile monsieur CAILLAUX recherché par la police de Vichy au 22 rue Nau, ainsi que d'autres agents de liaison venus d'autres régions.

Toujours fin 1942, sans abandonner ses attaches premières avec NAP et le réseau Buckmaster, il prend contact avec le capitaine LECUYER de l'ORA sur les directives de monsieur ARNOUX afm de s'occuper du maquis du Lubéron, menacé par les interventions de l'armée italienne.

Il adhère comme beaucoup de militants à cette époque à l'Armée Secrète- 5° Régiment où il est chargé de créer un maquis dans le massif des Bourbes, maquis destiné à recevoir les requis du STO en rupture de ban et assure la liaison de ce maquis avec l'école des cadres de Norante.

Il est arrêté sur dénonciation à Marseille le 30 juin 1943 par la gestapo et malgré des interrogatoires sévères garde le silence. Son nom figure d'ailleurs dans l'organigramme dressé par les services de sécurité allemands, ce qui prouve que les nazis avaient réussi à remonter la filière du mouvement Combat dans notre département. 1943 sera une année terrible sur le plan de la répression.

Il est interné à la prison Saint Pierre à Marseille, puis est transféré à Fresnes, qu'il quitte en début 1944 pour le camp de Compiègne.

Fin janvier 1944, il est déporté à Buchenwald où il retrouve ARNOUX, arrêté lui aussi pratiquement à la même époque : affecté au Hall 10 de l'usine de fabrication d'armement, il rend tout un ensemble de matériel inutilisable, notamment des crosse de fusils.*

Après le bombardement du camp, il est transféré à Dora où il est affecté au Kommando Kontrol de l'usine souterraine où sont mis en construction les V1 : là en compagnie de ses camarades ARNOUX, LANCENANT et le capitaine HUTEAU le même travail de sabotage des pièces des engins.

Devant l'avance des troupes américaines, il est déplacé à Bergen-Belsen où il est libéré par les troupes britanniques le 15 avril 1945.

Chargé de ramener en France le premier convoi de déportés libérés, il organise lors de son passage à Bruxelles une manifestation devant le monument aux morts du Soldat Inconnu belge, en présence de l'ambassadeur de France et des représentants du gouvernement belge.

Au retour de déportation, Jean DUPRAT, fera carrière dans la police nationale, d'abord en zone d'occupation française en Allemagne comme stagiaire, puis comme commissaire à Cannes, à Clermont Ferrand où il créera l'union départementale des combattants volontaires de la résistance, puis à Marseille où il prendra sa retraite comme commissaire divisionnaire.

Ne désarmant pas à sa retraite, membre de plusieurs associations patriotiques,- Union des anciens combattants de Carry le Rouet, Association des anciens déportés de Buchenwald-Dora, qu'il va en compagnie d'autres camarades poursuivre son combat pour développer le devoir de mémoire, et pour cela s'investir dans les tournées dans les collèges et lycées, mettant sur pied une exposition itinérante concernant la guerre 39/45 et la déportation. Son oeuvre se poursuit bien après sa disparition puisque cette exposition est maintenant en service au Lycée militaire d'Aix en ProvenceLe commissaire Jean DUPRAT est décédé Le 14 octobre 1993 à Marseille.

Il était titulaire de la Croix de guerre 1939/45 avec palme, Médaille de la résistance, Croix du combattant volontaire et Croix du combattant volontaire de la résistance, Médaille d'Honneur de la police nationale, palmes académiques. Commandeur de la Légion d'honneur

Jean DUPRAT



Accéder aux archives