Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Philippe Leclerc de Hauteclocque

 Disparu en 1947, le général d'armée Philippe Leclerc de Hauteclocque est élevé à titre posthume

à la dignité de maréchal de France, le 26 juin 1952.  

 

Philippe de Hauteclocque, né le 22 novembre 1902 au châ­teau de Belloy-Saint-Léonard, en Picardie, est issu d'une fa­mille nombreuse de tradition ca­tholique et de conviction monar­chiste. Élevé dans le culte de la patrie, il choisit la voie des armes et entre à l'École spéciale mili­taire de Saint-Cyr. Après un pre­mier poste au 5ème régiment des cuirassiers en Allemagne en 1925, il est affecté en tant qu'instructeur au Maroc, à l'École des officiers de Dar El-Beida. Intéressé par le monde musulman, il apprend l'arabe et le berbère. En 1931, il re­gagne Saint-Cyr où il devient ins­tructeur. Commence alors un par­cours marqué par l'excellence. Pro­mu capitaine, décoré de la légion d'Honneur en 1936, il est reçu ma­jor de l'École de guerre en 1938. En 1940, il fait partie de la 4eme divi­sion d'infanterie qui est encerclée dans Lille. Capturé, il s'évade pour rejoindre le front dans le 2ême grou­pement cuirassé. Après avoir été blessé et hospitalisé, il gagne Pa­ris à bicyclette. Ulcéré par l'armis­tice, il décide de rejoindre le géné­ral de Gaulle à Londres en passant par l'Espagne. Pour éviter que sa famille ne soit inquiétée, Philippe de Hauteclocque devient le capi­taine François Leclerc.

C'est le 25 juillet 1940 qu'il ren­contre> pour la première fois, le général de Gaulle qui le nomme commandant et lui donne pour mission de rallier l'Afrique équa­toriale française à la cause de la France libre. Le 26 août, le Came­roun est rallié, puis vient le tour du Gabon, le 10 novembre.

Koufra, oasis au sud-est de la Libye, est occupée par les Italiens. Leclerc, qui est depuis décembre 1940• le commandant militaire du Tchad, décide de s'en emparer. Les 18 et 19 février 1941, il lance l'attaque sur Koufra avec 300 hommes. Au bout de quinze jours de siège, l'en­nemi se rend : les Français libres entrent dans la légende avec cette première victoire exclusivement française. Leclerc prête alors ser­ment : « de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles cou­leurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ».

Un accord franco-britannique a été conclu et Leclerc reçoit la mis­sion de lancer une action depuis le Tchad pour faciliter l'offensive anglaise venant d'Égypte, contre l'Afrikakorps. C'est ainsi, qu'à la tête de 500 hommes et de 150 vé­hicules, Leclerc, qui a été promu général en août 1941, conquiert le Fezzan en 1942. En 1943, il rejoint avec ses hommes la 8'"c armée bri­tannique commandée par le gé­néral Montgomery. Son groupe prend le nom de « Force L » et s'il­lustre pendant la campagne de Tu­nisie. La « Force L » devenue, en août 1943, la 2IneDivision blindée (2ème DB), est riche d'hommes et de femmes venus de divers horizons. En 1944, la 2'ine DB, qui a rejoint l'Angleterre pour préparer le dé­barquement en France, est intégrée à la 3eme armée du général Patton. Après s'être illustrée à Utah Beach dans la Manche, la 2'ffic DB entre dans Paris le 25 août et après avoir fait prisonnier le commandant de Paris, le général von Choltitz, lui fait signer sa reddition.

Après quelques durs affrontements au Bourget, la division de Leclerc doit aller libérer Épinal dans les Vosges avant de filer sur Strasbourg. La ville est prise le 23 novembre 1944 : Leclerc a honoré son serment. Mais des combats meurtriers l'attendent encore jusqu'à la capitulation al­lemande. La division du général Leclerc participe aux opérations en Allemagne : le 4 mai 1945, elle entre dans Berchtesgaden. Le cira-peau français est hissé sur la pro­priété de Hitler au Berghof et sur son chalet au Nid d'Aigle.

Leclerc est ensuite envoyé en Indo­chine, où la guerre n'est pas finie. Il participe à la reconquête et à la pacification de la Cochinchine et de l'Annam, avant de partir pour le Tonkin. Mais un désaccord avec l'amiral d'Argenlieu l'incite à de­mander une autre affectation, en avril 1946. Il est alors dépêché en Afrique du Nord comme inspec­teur des forces terrestres, de l'air et de mer. Le 28 novembre 1947, le général Leclerc part en mission dans un avion qui n'arrivera pas à destination et s'écrase près de Co­lomb-Béchar, en Algérie. Le 8 dé­cembre 1947, jour de deuil natio­nal, la messe d'obsèques du général Leclerc est célébrée à Notre-Dame de Paris, avant l'inhumation du corps dans la crypte des Invalides. Le 26 juin 1952, la dignité de maré­chal de France est conférée, à titre posthume, au héros qui, tout au long de sa vie, aura manifesté un caractère chevaleresque fondé sur le don de soi et l'esprit de sacrifice. 

 

SOURCE les Chemins de la GloireN°228



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