Actualité générale

Actualité générale

"Cheminots en Provence" par Robert MENCHERINI
28-11-2012

 Le 28 novembre 2012, à 13h30, à l’Hôtel de région, à Marseille, 300 personnes étaient réunies, à l'appel du Comité d'établissement des cheminots (CE) de Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour un colloque autour de cheminots en Provence pendant la Deuxième Guerre 

Mondiale, sous le parrainage de Georges Seguy et Raymond Aubrac. Jean-Marc Coppola, vice-président du conseil régional, délégué aux lycées, patrimoine et investissements régionaux et Daniel Faure, secrétaire du CE cheminots ouvrirent les débats. Robert Mencherini, auteur de l'ouvrage "Cheminots en Provence".

Les années de guerre, 1939-1945" présenta ensuite celui-ci, commenté, lors d'une première table-ronde par Marie-Noëlle Polino secrétaire générale de l'Association pour l'histoire des chemins de fer en France et Patrick Chamaret, secrétaire de l'Institut d'Histoire sociale cheminots de la CGT. Julien Lauprêtre, président du secours populaire et ancien résistant, apporta son témoignage. Alain Chouraqui, président de la Fondation du Mémorial des Milles, Histoire et Education, insista sur la fonction de mémoire et d'éducation citoyenne que remplit ce Mémorial, très récemment inauguré.

Le programme du Conseil National de la Résistance et ses prolongements furent l'objet d'une deuxième table-ronde avec Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, le cinéaste Gilles Perret et le DRH de la région SNCF On notait dans la salle la présence de la directrice de l'association pour les études de la Résistance intérieure, d'un représentant du Musée de la Résistance nationale, du directeur général adjoint de Marseille-Provence 2012, capitale européenne de la culture, des coordonnateurs Mémoire et communication de l'Office National des Anciens Combattants et de nombreux représentants des associations d'anciens résistants et déportés. Le colloque s'est terminé, de manière très émouvante, par la lecture de quelques noms de cheminots morts pour la France et par le chant des partisans.

Robert Mencherini

"Cet ouvrage trouve son origine dans le souci du Comité d'établissement des cheminots de Provence-Alpes-Côte d'Azur de préserver les mémoriaux dédiés aux travailleurs du rail morts pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale et, surtout, d'identifier ces derniers. J'ai donc entrepris, avec une petite équipe, un travail minutieux de recensement de ces mémoriaux et de recherche sur ces personnes.

Il s'agit d'un véritable travail historique à partir d'archives diverses, publiques et privées, archives nationales, départementales et communales, archives de la SNCF au Mans et Béziers, témoignages, presse, revues professionnelles comme La Vie du Rail, etc. Au terme de trois ans d'efforts, nous avons dressé un relevé précis des mémoriaux cheminots de la région (présenté dans la deuxième partie, avec cartes et photographies). Nous avons relevé sur ces stèles, plaques et monuments, 496 noms de cheminots morts pour la France. Nous avons pu établir (en plus de précisions recueillies sur l'état civil, le lieu de travail, le métier) les causes de la mort de 478 d'entre eux. Tous ces noms et toutes ces données sont regroupés dans un tableau qui constitue la troisième partie de l'ouvrage.

Plus de la moitié de ces cheminots sont morts sous les bombardements, plus de 13% pendant les combats de 1939-1940 et le cinquième (88 personnes) a été tué après l'armistice, dans les combats ou par mesure de répression (déportation, exécutions, etc.). Ces 88 cheminots ont donc été victimes de leur engagement patriotique dans la Résistance ou dans l'armée de Libération.

La Résistance des cheminots a pris de multiples formes que nous avons rencontrées tout au long de nos recherches fabrication, transport et diffusion de journaux et tracts clandestins, renseignements transmis à la France libre ou aux Alliés, grèves organisées par les syndicats clandestins, sabotage des voies et du matériel roulant mis au service de l'ennemi, engagement dans le maquis où un certain nombre d'entre eux ont trouvé la mort, participation très active à la grève insurrectionnelle et aux combats de la Libération.

L'ouvrage fait aussi, dans la première partie, l'historique des chemins de fer en Provence pendant les années noires et de leur utilisation par les occupants, dans le cadre de la Collaboration voulue par le gouvernement de Vichy, avec le drame des déportations. Bien évidemment, la période de la reconstruction est également évoquée avec la remise en état des voies et du matériel en 1945-1946, ainsi que la reprise du trafic.

Robert Mencherini

Extrait du Journal de l'ANACR N°65 du 2eme Semestre 2012



Accéder aux archives