Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Général Gaston SCHMITT

26 mai 1882 – 10 janvier 1966

Portrait de Francis AGOSTINI

avec son aimable autorisation

Issue d'une famille Alsacienne qui avait émigré en 1871, le général SCHMITT est né à Chaumont où son père était professeur. Rentré en octobre 1900 à l'Ecole de Saint-Cyr, il en sort en 1902 et choisit de servir dans l'infanterie coloniale.

Le nom de sa promotion « Tchad » caractérise l'enthousiasme qui entraînait au début du siècle, les jeunes saint-cyriens vers les grandes entreprises de la France en Afrique et en Asie.

En 1904, le lieutenant SCHMITT fait campagne au Tonkin. Il effectue ensuite deux séjours consécutifs en Mauritanie.

Il crée et commande l'un des premiers pelotons de méharistes coloniaux.

Il contribue à la pacification de l'Adrar et en particulier à l'interruption de la traite des noirs du Sénégal vers le Nord.

Simultanément, il établit la carte des régions comprises entre Atar et Bir-moghrein (fort Trinquet).

Déjà trois fois cité il l'est à nouveau après le combat d'Aguelt El-Racha (18 mars 1908) au cours duquel, il est blessé par balle. Cette action d'éclat lui vaut la Légion d'Honneur à titre exceptionnel. Ses travaux géographiques seront récompensés un peu plus tard (1 913) par la Médaille d'Or de la Société de Géographie.

De 1913 à 1916, il fait campagne au Maroc. Rentré en France en avril 1916, il est affecté au 53e R.I.C (division Marchand) dont il commandera le 2e bataillon. Avec sa division il prend part aux combats de Verdun, du Chemin des Dames et de la 2e bataille de la Marne.

À nouveau blessé, gazé, titulaire de trois nouvelles citations, il est nommé en 1920, officier de la Légion d'Honneur.

Entre les deux guerres, il effectue de nombreux séjours en Afrique Noire et en Indochine.

Nommé général de brigade en décembre 1937, commandeur de la Légion d'Honneur en 1938, il est au moment de la déclaration de guerre à la tête de la 3e brigade des troupes de l'A.O.F.

Partisan de la poursuite du combat à partir de l'A.F.N et des colonies, il est renvoyé en France

après l'armistice et versé brutalement au cadre de réserve. Il se fixe à Marseille.

Il pouvait alors à 60 ans et après 40 années de services estimer avoir terminé sa tâche. Il n'en est rien.

Refusant la capitulation il rejoint Henri Frenay et Chevance-Bertin les fondateurs à Marseille du mouvement de résistance « combat ».

Lorsque Jean Moulin place le général Delestraint à la tête de l'Armée Secrète le général Schmitt est son adjoint et également le commandant de la zone sud-est. Il établit la liaison avec son camarade de promotion de Saint-Cyr, le général Frère qui dirige l'O.R.A (organisation de résistance dans l'année).

Il est dénoncé et arrêté par la police de Vichy. Il s'évade. Manqué de peu par la gestapo, il doit quitter la France et passe la frontière espagnole le 3 avril 1943.

Engagé dans les F.F.L il sert la France Combattante effectuant en particulier plusieurs missions dans nos territoires d'Afrique Noire, afin de convaincre les derniers hésitants.

Nommé commandant de la subdivision de Marseille et général de division en 1944, il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'Honneur et décoré le 18 juin 1945 par le général de Gaulle.

Il est médaillé de la Résistance avec rosette, son épouse qui l'a secondé en permanence est médaillée de la Résistance.

Il passe au cadre de réserve en 1945, après 45 années de service et occupe ses loisirs à écrire.

Il est l'auteur de plusieurs articles et de deux livres concernant les événements de la deuxième guerre mondiale.

Il a publié :

• le Sahara occidental : régions au nord et nord-ouest de l'Adrar mauritanien

(médaille d'Or de la Société de Géographie en 1913)

• les accords secrets franco-britanniques de novembre décembre 1940.

histoire et mystification (presses universitaires de France)

• toute la vérité sur le procès Pucheu (plon 1963)

 

Par Francis AGOSTINI

Président départemental de l'Union Fédérale des Bouches-du-Rhône Président du Comité de Coordination des associations d'Anciens Combattants etVictimes de Guerre de Marseille et des Bouches-du-Rhône.

 

Marseille le 15 septembre 1944, devant la Préfecture Raymond AUBRAC – le Général de GAULLE – le Général Gaston SCHMITT, Commandant de la Subdivision Militaire de Marseille



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