Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Compagnon de la Libération le 17 novembre 1945

Par Olivier MATTHEY-DORET

Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"

Avec son aimable autorisation.

Georges PROST est né le 25 mai 1915 à Foussemagne dans le Territoire de Belfort. Son père est Officier d’infanterie affecté à l’armée d’occupation et Georges PROST passe sa jeune enfance en Rhénanie.

En 1926, il entre chez les Marianistes de Belfort ; il y poursuit ses études jusqu’au baccalauréat.

Il s’engage au 35e Régiment d’Infanterie de Belfort en mai 1935. Il se porte volontaire pour aller au Levant ; il est envoyé à Beyrouth en 1938.

Au moment de la déclaration de la guerre à l’état nazi en 1939, Georges PROST est Sergent-Chef.

Dans une lettre expédiée à ses parents, il souhaite vivement aller combattre l’ennemi sur le Rhin.

Au moment de l’armistice de 1940, il est en Syrie ; il a la fonction de cadre dans la 22e Compagnie Nord-Africaine.

Il rejoint les Forces Françaises Libres dès juin 1940. Il est nommé Aspirant, rejoint le tout récent 22e Bataillon de Marche Nord-Africain qui est sous le commandement du Capitaine Pierre Lequesne (Compagnon de la Libération en 1943).

Il prend une part active aux Campagnes de Syrie (1 941), de Libye (1 941) ; il se bat à Bir Hackeim (1 942), en Egypte à la bataille d’El Alamein (1 942).

Il est nommé Sous-Lieutenant en 1943. Le 22e Bataillon de Marche Nord-Africain est intégré à la 1re Division de la France Libre nouvellement créée. Georges PROST participe à la Campagne de Tunisie. En 1944, fin avril, il débarque en Italie et est sous le feu des durs combats du secteur ouest du Garigliano (du 10 au 16 mai 1944).

Il obtient une citation à l’ordre du Corps d’Armée (étoile de vermeil agrafée sur le ruban de la Croix de Guerre) au motif d’avoir brillamment remplacé son commandant de Compagnie qui fut blessé. Sa très belle conduite au feu du 11 mai au 20 juin 1944 lui octroie une citation à l’ordre de l’Armée (palme de bronze agrafée sur le ruban de la Croix de Guerre).

Août 1944 : c’est le Débarquement de Provence ; Georges PROST atteint le territoire national à Cavalaire. Il participe à la libération de Toulon, puis à la libération de Lyon et de Ronchamp (Haute-Saône).

Il poursuit sa route (et l’ennemi) vers l’Alsace et, avec son unité, il chasse les soldats ennemis de Giromagny (Territoire de Belfort). Il est nommé Lieutenant en décembre 1944.

Il a droit à une permission de 15 jours pour rejoindre sa famille qu’il n’a pas vue depuis 6 ans… Puis il retourne sur le front alsacien. Toujours dans la 1re Division de la France Libre, il reçoit l’ordre de s’emparer de la zone nord de la poche de Colmar.

Les combats sont terribles entre 1’Ill et la Benwasser, les troupes allemandes résistent, alors que Georges PROST a reçu pour mission de réduire au silence les blockhaus les uns après les autres.

Au cours de ces combats, le 23 janvier 1945, Georges PROST est mortellement touché à la tête alors qu’il se portait face à l’ennemi, avec sa section, à Illhaeusern, pour forcer le passage de l’Ill. Le Lieutenant Georges PROST a été inhumé au cimetière de Montreux-Château, dans le Territoire de Belfort.

La citation attribuant la Croix de la Libération à Georges PROST est :

« Jeune Officier, d’un entrain et d’une bravoure légendaires. De la Libye au Rhin, a été de tous les combats, de toutes les victoires.

Toujours volontaire, toujours en tête de ses hommes, s’est battu comme un preux jusqu’au 23 janvier 1945, où en forçant le passage de l’Ill (Alsace), debout, face à l’ennemi, il a été mortellement frappé. (déjà deux fois cité). »

Ce mémoire a été établi le 17 février 1945 au poste de Commandement des Forces Françaises Libres, proposition à titre posthume.

Par Olivier MATTHEY-DORET

Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"

Avec son aimable autorisation.



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