Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Compagnon de la Libération le 28 mai 1945

Par Olivier MATTHEY-DORET

Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"

Avec son aimable autorisation.

Raymond TOURNIER est né le 12 février 1916 à Bermont dans le Territoire de Belfort. À la déclaration de guerre, il est militaire de carrière, il est basé à Alep (Syrie) et a le grade de Sergent-Chef navigateur.

Il est en mission de guerre à partir du 16 juin 1940 mais l’armistice ne lui permettra pas de terminer cette opération. Il fait un stage à l’école des Officiers de réserve et refuse les conditions de l’armistice ; il se prépare pour rejoindre les Forces Françaises Libres.

Il tente de rejoindre les F.F.L. à bord de son avion de type Glenn Martin (qui appartient au Groupe de Reconnaissance et de Bombardement n° 1) mais échoue et est emprisonné dans la forteresse d’Alep. Il est accusé d’attentat à la sûreté de l’Etat, est condamné à mort par la commission allemande d’armistice à Beyrouth et par le tribunal de Riom.

Après un mois de prison, fin novembre 1940, il réussit à s’évader grâce à un ami qui lui fournit des lames de scie cachées dans une couverture de livre. À pied, il rejoint les F.F.L. en Palestine.

Il endosse l’uniforme de la Royal Air Force et est engagé dans le combat comme French Fighter Flight nr 2.

Il sert sous les ordres du Capitaine Jacquier (Compagnon de la Libération en 1941) et du Capitaine Tuiasne (Compagnon de la Libération en 1943). Raymond TOURNIER a pour mission principale la protection du canal de Suez et du port d’Haïfa.

Il est ensuite affecté à la 2e Escadrille du 39e Squadron qui est sous le commandement du Lieutenant-Colonel de Marmier, ce qui le mène aux opérations de Libye ; il est dans l’équipe du Lieutenant Ezanno (Compagnon de la Libération en 1944).

En septembre 1941, il entre au Groupe de Bombardement Lorraine (unité Compagnon de la libération en 1945). Il fait la Campagne de Libye jusqu’au troisième trimestre 1942.

Sa précision de tir contre l’ennemi lui vaut une citation à l’ordre de l’armée aérienne. Par exemple, le 20 décembre 1941, lors d’une opération de bombardement du port de Benghasi, avec ses coéquipiers, ils descendent un Messerschmitt nazi. Raymond TOURNIER est aussi présent à la prise d’Halfaïa.

Volontaire pour passer l’examen qui lui permettra d’être nommé Aspirant, il est reçu deuxième. En octobre 1942, il reçoit ses galons. Il part pour l’Angleterre rejoindre le Groupe Lorraine (qui a été rapatrié pour effectuer des missions sur le front de l’ouest). Sous-Lieutenant en avril 1943, il s’illustre lors de missions de bombardement diurnes en vol rasant qui ont lieu en octobre.

Après 60 missions offensives, 130 heures de vol en mission, Raymond TOURNIER quitte le Groupe Lorraine en janvier 1944. Elève-pilote à l’école de Syweil, il fait son premier vol le 5 juin. Il est breveté pilote le 9 avril 1945. Il devait rejoindre le Groupe Lorraine en mai ; la fin de la guerre ne le lui permettra pas puisque les combats ont cessé. Il termine la guerre avec le grade de Lieutenant.

Affecté à la base aérienne de Cognac, il est promu Capitaine. Après 2 ans d’affectation en Tunisie, il part combattre en Indochine. Fin 1954, il a à son actif 107 missions de guerre et plus de 356 heures de vol.

Il est Commandant lorsqu’il fait valoir ses droits à la retraite. Il devient agent d’assurances à Cognac en 1963.

 

Par Olivier MATTHEY-DORET

Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"

Avec son aimable autorisation.



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