Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Resistance dans l'Ain : OYONNAX
11-11-1943

Citation de la Ville d'Oyonnax, ville médaillée de la Résistance, décret du 16 janvier 1947

« Dès l'arrivée du colonel Romans dans l'Ain, la ville d'Oyonnax devint un bastion de la Résistance, à tel point que les agents de l'ennemi furent obligés d'abandonner la lutte. C'est avec l'appui entier de la population que le célèbre défilé des maquisards venant des montagnes environnantes put avoir lieu le 11 novembre 1943.

Les actes de courage, de dévouement, d'aide à la Résistance sont légions. La ville fournit des centaines de combattants et nombreux sont ceux qui furent déportés ou dorment dans quelque coin de la montagne leur dernier sommeil après leur dernier combat. »

Manifestations contre le S.T.O. le 16 mars 1943

En 1942, à Oyonnax, la Résistance s'organise autour de quelques hommes, militants de gauche, syndicalistes, socialistes enseignants.

Le 16 mars 1943, une cinquantaine de jeunes gens désignés pour partir le jour suivant en Allemagne dans le cadre du S.T.O. se réunissent au Parc municipal. Ils veulent s'entretenir sur l'attitude à adopter face à cette convocation. Malgré les recommandations du maire, les esprits s'échauffent et une manifestation spontanée s'organise dans les rues de la ville.

La population se joint aux jeunes. Selon la police, 2000 à 2500 personnes défilent. Après avoir chanté la Marseillaise au monument au mort, le cortège se disloque. Le lendemain, plus d'un millier de personnes se réunirent à la gare. Seuls quelques jeunes partent sous la protection des gendarmes de Saint-Claude.

Le défilé du 11 novembre 1943

Un des objectifs majeurs du défilé à Oyonnax le 11 novembre 1943 consiste à apporter la preuve de l'existence d'une force armée résistante organisée, en rupture avec l'image de résistants montrés comme des « Bandits, terroristes » véhiculée par la propagande vichyste. Le choix du lieu du défilé porte sur la ville d'Oyonnax par suite de la présence sur place de solides appuis pour le maquis. Le commissaire de police Thévenon et le capitaine de gendarmerie Vercher sont acquis à sa cause. Par ailleurs, le receveur des PPT, M. Boudet, est également le chef de l'A.S. pour le secteur.

De fausses informations sont propagées annonçant l'organisation d'un défilé sur Bellegardesur-Valserine. Dans les camps, personne ne connait le lieu précis de la manifestation. 120 hommes sont sélectionnés et s'entraînent à défiler en bon ordre.

Au matin du 11 novembre, la ville est sous contrôle. Au passage du défilé, les hommes et les femmes acclament le maquis. Au monument au mort, Henri Petit dépose une gerbe en forme de Croix de Lorraine avec la mention : «les vainqueurs de demain à ceux de 14-18. » .

Après une minute de silence, la foule entonné « La Marseillaise ». Après un bain de foule émouvant, les hommes remontent rapidement dans les camions pour rejoindre les montagnes. L'histoire de France a plus particulièrement retenu ce défilé par la rigueur de son organisation.

Un nouveau défilé a lieu dans les rues d'Oyonnax 12 juin 1944, suite à la libération provisoire du secteur le 8 juin. Il est dirigé par Roland Appriou, chef du camp « Roland ». Attaques allemandes d'avril et juillet 1944

Lors des attaques d'avril 1944, une soixantaine de personnes sont arrêtées et déportées à Oyonnax .

Les attaques de juillet ont également particulièrement meurtri la ville.

Les bombardements de la ville par l'occupant à partir du 6 juillet 1944 détruisent tout ou partie de 5 bâtiments dont l'Ecole nationale professionnelle, où avait été installé un hôpital pour soigner les résistants blessés.

Les premières patrouilles allemandes arrivent dans la ville le 14 juillet au matin. Du 15 au 19 juillet, les hommes valides sont réquisitionnés pour évacuer les décombres. Le 19 juillet, tous les véhicules de la ville sont rassemblés sur la place de la gare pour être évacués dans des wagons de la SNCF réquisitionnés spécifiquement à cet effet. 180 hommes sont arrêtés et transférés à Bourg-en-Bresse. 60 d'entre eux sont libérés après interrogatoire deux jours plus tard, 72 sont déportés sous la mention suivante : (Pris au cours d'opérations contre les terroristes. ».

Transférés à Compiègne, ils sont déportés au camp de concentration de Neuengam

me le 1er août 1944. Au printemps 1945, seuls trente-cinq d'entre eux sont de retour.

Les troupes allemandes évacuent la ville le 21 juillet. 11 personnes sont fusillées au cours de ces 8 jours de présence allemande.
 



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