Actualité générale

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CHRONIQUE DOMINICALE ANCIENS COMBATTANTS par Marcel CHAPAPRIA : Un légendaire Résistant Marseillais : le Bâtonnier Edouard ALEXANDER
03-10-2021

    

Photo d'un portrait d'Edouard ALEXANDER

par Anne BERUBE artiste peintre Canadienne.

Au panthéon des hommes et des femmes qui ont fait preuve de courage et d’abnégation dans leur vie au service de la France pendant les heures sombres de la deuxième guerre mondiale, nous pouvons citer le nom d’Edouard Alexander célèbre avocat dont une rue de Marseille porte le nom dans le dixième arrondissement.

Rappelons ici les témoignages de plus de cent avocats notamment et personnes l’ayant côtoyé en décrivant une personnalité hors du commun…

«  …Rien ne pouvait laisser penser que le jeune Edouard Alexander issu d’une famille aisée de commerçants de Marseille, ne puisse avoir un avenir prestigieux. Pourtant à dix ans il est obligé de quitter le lycée Périer pour suivre ses parents à Gènes se retrouvant pousseur de charreton de vitrier dans les rues de la ville.

Puis sur Nice, apprenti peintre à 14 ans, il s’installe à son compte à 17 ans comme peintre en lettres. Mais le service militaire sonne le glas de son entreprise et un grave accident le libère par anticipation de son service militaire.

Ceci lui permet d’étudier la comptabilité et rentrer à la Caisse d’allocations Familiales de Nice en qualité de teneur de livres comptables, avant d’être à nouveau appelé sous les drapeaux.  

Après l’armistice qu’il n’accepte pas, il se lance dans la résistance et devient Chef départemental des Groupes Francs  de Francs-Tireurs puis Chef départemental des Groupes Francs  des Mouvements Unis de la Résistance.

 Arrêté, torturé, jugé en section spéciale. Interné au Fort Vauban de NIMES, il s’en évade le 4 février 1944, avec l’appui de forces extérieures de la Résistance,  avec de 22 détenus politiques pour rejoindre le maquis des Cévennes ou il participe à un certain nombre d’attaques.

Entré en Résistance le 5 octobre 1940, il a été à l’origine de divers attentats, ayant pour but de désorganiser l’ennemi. Il organisa l’attentat du tunnel de Riquier, celui du pont du Var, l’incendie des stocks d’essence de la caserne Saint Jean d’Angely et autres actions violentes contre l’ennemi de l’intérieur.

Après un passage sur Lyon il rejoint Nice, ne sortant que la nuit se cachant dans un placard le jour. Désormais Capitaine FFI, il participe à la libération de la ville, devient directeur adjoint de la Caisse, il passe la même année en deux ans sa Capacité en Droit, un DES de lettres et s’inscrit en licence.

Nommé directeur de la Caisse d’Allocations Familiales de Marseille, il se heurte à son Conseil d’Administration, et quitte cet organisme. C’est alors qu’il décide de reprendre ses études de droit pour devenir avocat, la plus belle profession du monde selon lui   Après avoir réussi à tous ses examens, il s’inscrit au Barreau de Marseille et se lance à corps perdu dans la profession.

Il fut à l’origine de la création de la Caisse des Avocats au Barreau de Marseille (CARSAM) dont il assura pendant dix ans le secrétariat général puis la Présidence. Élu Bâtonnier, il créera le Prix de la Francophonie et la Maison de l’Avocat, le bulletin du bâtonnier, les éléments d’évaluation des honoraires d’avocat et bien d’autres initiatives professionnelles.

De même il jouera un rôle éminent à la Conférence des Bâtonniers en qualité de Vice-Président National.  A l’évidence, que de chemins parcourus, que de vies, quelle mort. Tous les documents d’époque permettent de retracer une vie digne d’un roman à la gloire d’un marseillais dont notre cité notre cité peut être fière en y associant bien sûr tous ceux qui ont osé faire partie de la gloire de la Résistance Marseillaise.

Marcel Chapapria     



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