Actualité générale

Actualité générale

Dès la première guerre mondiale ils étaient présents. par Marcel CHAPAPRIA
09-08-2021

                        CHRONIQUE DOMINICALE ANCIENS COMBATTANTS DIMANCHE 8 AOUT 2021

 

Dès la première guerre mondiale ils étaient présents. 

 

Prés de Verdun  Le monument dans le déambulatoire de la nécropole musulmane

 

                La plaque commémorative au village détruit de Bézonvaux

 

Les troupes coloniales dans la Grande Guerre, sous le nom de ‘’L’Armée Coloniale’’ désignent d’abord les soldats chargés de conquérir les colonies, puis assez rapidement, les troupes qui y sont recrutées. Après avoir relevé du Ministère de la Marine, elles dépendent depuis l’année 1900 du Ministère de la guerre, et sont réorganisées en infanterie et en artillerie sous le nom de ‘’Troupes Coloniales’’.

A la veille de la guerre 1914-1918, elles se composent de Zouaves, des Chasseurs d’Afrique, des Spahis, des Tirailleurs Sénégalais, Algériens, Marocains, Tunisiens. Aux côtés des 800.00 d’appelés de métropole, 175.000 Algériens, 80.000 Tunisiens et 180.000 Africains à la peau noire, combattrons lors du conflit, le plus souvent en Europe, sur le front français ou dans les Balkans.

L’arrivée massive de ces hommes en métropole, suscita à la fois inquiétude, intérêt et curiosité chez la population. Pour beaucoup de métropolitains, c’était la première occasion de voir réellement des Africains.

Si de nos jours la reconnaissance de ces faits est admise, il n’en reste pas moins que l’aspect mémoriel doit être cultivé et entretenu dans la cadre historique de la Patrie. Pour le Docteur Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman et recteur de la Grande mosquée de Paris, la symbolique de 1916 reste très forte… »….C’est là que l’Islam de France est né, assure t’il. Il a pris racine dans les plaines labourées de Verdun, Douaumont, Fleury où les tirailleurs algériens, tunisiens, sénégalais, les tabors marocains ont défendu leur pays la France dans les tourments. Il est important de dire à leurs enfants, que c’est aussi leurs parents qui participé à la défense de notre patrie… »

Avec la décolonisation des années 1950 et 1960, la question de leur place dans leur représentation à Verdun s’est posée. Ainsi en 1959 est inaugurée en contrebas de Douaumont, une modeste stèle portant l’inscription : ‘’Aux soldats musulmans morts pour la France’’.

De même en hommage au sacrifice de milliers de musulmans, est aménagé dans la nécropole un carré musulman qui rassemble symboliquement 592 tombes. Enfin fut érigé un mémorial inauguré par Jacques Chirac. Ce monument consiste en un vaste déambulatoire de 25 mètres sur 19 avec des arcades et des créneaux d’allure mauresque. Il renferme en son centre une ‘’Koubba’’ (coupole) en pierre de Meuse. Aujourd’hui et très récemment pour perpétuer le souvenir deux associations de Harkis viennent de signer un pacte de fraternisation Ainsi sous le patronage de l’Amicale du 7 eme Régiment de Tirailleurs Algériens et de la municipalité de Bezonvaux-(village près de Verdun)-, les Harkis de la Meuse et les Harkis de Bouches du Rhône de l’Association Reconnaissance Histoire ,Mémoire et Réparation, se sont unis pour un jumelage mémoriel. Le président Abdelkader Kenane pour la Meuse et Abdelkader Hamoumou pour Marseille ont signé un pacte de fraternisation, en présence des autorités civiles et militaires de la Meuse.

Le lieu même du village de Bézonvaux est chargé d’histoire. Il fut déclaré ‘’Village Mort pour la France’’, où nos aînés sont venus combattre précise le major André Kenane, fils du major Abdelkader Kenane. C’est en présence de la Nouba du premier régiment de Tirailleurs d’Épinal commandé par le colonel Vouilloux, des autorités civiles et militaires qu’une plaque commémoratives accompagnée d’un dépôt de fleurs a été inaugurée.

Les représentants des cultes musulmans, juifs et catholiques ont prononcé une prière, en présence notamment du directeur de l’ONAC de Verdun. A l’évidence grâce à la volonté mémorielle, ce dont personne n’a le droit de douter, ce sont des Harkis combattants restés fidèles en toutes circonstance à la France, qui viennent de s’unir pour perpétuer un devoir de Mémoire inaltérable concernant la première guerre mondiale, dans une cérémonie très forte en émotion. Il faut noter la présence très nombreux anciens combattants Harkis et leurs drapeaux, des Bouches du Rhône qui ont fait le déplacement en car depuis Marseille pour rejoindre la Meuse. Ainsi les Harkis fraternisent pour la grandeur de la France. 

Cette volonté d’union mémorielle alliant la mémoire des combats de la première guerre mondiale et la participation du culte musulman, à la tourmente guerrière, par des formations de Harkis est le plus bel exemple de l’honneur et de la fidélité qui vient de s’exprimer.

Marcel CHAPAPRIA 



Accéder aux archives