Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Maquis des Glières
14-05-2018

 

Situé sur le plateau des Glières dans le massif des Bornes en Haute-Savoie, créé par l'Armée secrète le 31 janvier 1944, le Maquis des Glières est commandé par l'ex-officier d'active Tom Morel et encadré notamment par des anciens du 27e bataillon de chasseurs alpins d’Annecy.

La fonction de refuge du plateau des Glières s'impose vite à cause de la proximité de la Suisse où peuvent s'abriter des réfractaires au STO et des résistants. Ayant été homologué comme zone de parachutage d'armes par une mission franco-britannique, les chefs départementaux de l'Armée secrète (AS) (capitaines Clair et Anjot) décident en février 1944d'y établir une base d'opérations en vue de harceler les Allemands lors du débarquement.

Pourchassés par les forces de l'ordre du gouvernement de Vichy qui a mis la Haute-Savoie en état de siège fin janvier 1944, de nombreux combattants de l'Armée secrète se rassemblent sur le plateau des Glières sous le commandement d'anciens cadres du 27e bataillon de chasseurs alpins d'Annecy.

Ils sont bientôt rejoints par deux groupes de Francs-tireurs et partisans (FTP) d'obédience communiste, ainsi que par des républicains espagnols et par des réfractaires au STO qui constituent la majorité des troupes et qui doivent recevoir une formation militaire.

À partir de la mi-février 1944, le maquis est assiégé par des gardes mobiles, des GMR (Groupe mobile de réserve de la police de Vichy) et des miliciens français qui veulent mener une opération de maintien de l'ordre strictement française.

Les forces vichystes effectuent une reconnaissance en force sur le plateau des Glières le 12 février, mais tombent dans une embuscade qui fait deux morts et six blessés dans leurs rangs.

Le 9 mars 1944, Tom Morel décide de mener une opération contre le commandement du GMR Aquitaine basé à Entremont au pied du plateau des Glières. (Groupes mobiles de réserve, abrégés en GMR).

Dans la nuit du 9 au 10 mars, avec 150 maquisards Tom Morel, réussit à s'emparer de l'Hôtel de France, siège de l'état-major du GMR Aquitaine.

Les maquisards désarment leurs prisonniers mais le chef du GMR tire à bout portant sur Tom Morel qui s'effondre, une balle en plein cœur, il est immédiatement abattu.

À partir du 18 mars, le capitaine Maurice Anjot, adjoint du capitaine Clair, chef de l'Armée secrète en Haute-Savoie, succède à Tom Morel.

Devant l'échec des forces françaises les Allemands décident d’intervenir avec plus de 4000 hommes, de l'artillerie et de l'aviation.

Le 12 mars, l'aviation allemande commence à bombarder les chalets.

Le maquis des Glières devenant un élément important de la guerre psychologique Anjot décide de se battre afin de sauvegarder l'honneur, mais en tentant d'épargner le plus possible la vie de ses hommes.

Le dimanche 26 mars 1944, trois bataillons de chasseurs de montagne de la Wehrmacht ainsi qu'un groupement de gardes mobiles français se préparent à attaquer le plateau avec l’appui de l’aviation.

Apprenant que les Allemands ont ouvert une brèche, le capitaine Anjot ordonne l'exfiltration du bataillon des Glières le plateau est évacué dans la nuit du 26 au 27 mars 1944.

Le lendemain les Allemands, qui s'aperçoivent que des maquisards quittent le plateau donnent alors l'assaut général

Les maquisards subissent alors de lourdes pertes : sur environ 450 maquisards présents les deux tiers sont faits prisonniers ; environ cent vingt mourront (tués au combat, sous la torture, fusillés ou déportés comme francs-tireurs et « terroristes »), et les blessés trouvés sur place sont abattus.

L'événement connaît un grand retentissement National.

Au total, sont morts cent vingt maquisards dont seize en déportation.

Au total, les pertes allemandes ont été légères : un tué et quelques blessés

De 1945 aux années soixante, se crée le mythe du maquis des Glières.

En 1966, est construit à Annemasse un lycée portant le nom de « Glières ».

Au plan national, c'est le fameux discours d'André Malraux sur le plateau, lors de l'inauguration du monument d'Emile Gilioli, le 1er septembre 1973, qui renforce considérablement le mythe des Glières.

 



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