Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Compagnon de la Libération le 20 novembre 1944

Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.

Robert GOUBY est né le 29 octobre 1919 à Vernois-sur-Mance dans le département de la Haute-Saône; il est issu d'une famille de petits commerçants. Il fait un apprentissage de pâtissier à 14 ans. En 1935 il est apprenti cuisinier. Rien a priori ne le destine à devenir aviateur. Pourtant, depuis son jeune âge, il n'a qu'un idéal: voler. Il s'inscrit à l'aviation populaire. Il obtient son brevet de pilote civil en 1937. Laissant la cuisine, il s'engage (en mars 1938) pour 3 ans dans l'armée de l'air, il a 19 ans.

Il est affecté à Beyrouth en juillet 1938, puis à Rayack (Syrie) au 139ème Bataillon de l'Air. Après 7 mois passés en Syrie, par son acharnement au travail, il réussit le concours pour entrer à l'école de l'air d'Istres. Il est nommé mitrailleur et va au 124ème Bataillon de l'Air à Cazaux. En septembre 1939, il est à l'école de pilotage de Bourges et il réussit son brevet militaire; il est envoyé au camp d'Avord (près de Bourges). Il est nommé Caporal-Chef puis Sergent en mars 1940. En mai, c'est le repli vers la Rochelle car le camp d'Avord a été bombardé.

Il se retrouve en Afrique du Nord (Maroc) suite à l'invasion allemande en France (juin 1940), accompagné de tous ceux de son école.

Avec une quinzaine de ses camarades, il entre dans un convoi polonais et se retrouve à Gibraltar le 18 juillet 1940. Envoyé sur l'Angleterre, il est intégré dans une école de la Royal Air Force (août 1940). A sa grande déception, il est éliminé; il avait une trop mauvaise connaissance de la langue anglaise. Il lui en faut plus pour être découragé, il entre à l'école de Camberley, met les bouchées doubles et quelques mois plus tard sort de l'école de pilotage anglaise avec la rare mention de «pilote exceptionnel».

Adjudant-aviateur en mars 1942, il enchaîne les vols de chasse en territoire occupé. Novembre, il obtient sa première citation à l'ordre de l'armée de l'air. A partir de cette date, il accumule les victoires en combat aérien et les citations. Nommé Aspirant en décembre, ses qualités d'adresse, de décision, de sang-froid lui valent d'autres citations.

Février 1943, il est Sous-Lieutenant et est à nouveau cité pour avoir chassé des avions allemands survolant l'Angleterre, et en en abattant deux. En mars, il est Lieutenant et est envoyé au Groupe de Chasse Ile-de-France (unité compagnon de la Libération en 1945).

Les Anglais le rappellent en mai 1944 pour servir au 345ème Squadron de la Royal Air Force, il ira ensuite au 611ème Squadron. En août, son carnet de vol mentionne: 1000 heures de vol dont 100 en missions de guerre, 10 avions abattus et 3 endommagés.

Le 14 août 1944 marque la fin brutale de sa vie. Vers 15h30, lors d'une attaque en rase-motte d'un convoi nazi, au-dessus de Vilbert (Seine-etMarne), son Spitfire heurte un arbre avec l'aile. Un kilomètre plus loin, l'avion s'écrase; Robert GOUBY meurt sur le coup. Les habitants (qui l'ont identifié) prennent ses papiers; les nazis le considèrent comme aviateur anglais inconnu.

Il est inhumé à Coulommiers le 17 août 1944. Les services américains l'identifient en octobre. Robert GOUBY est exhumé et inhumé au cimetière américain de Solers (Seine-et-Marne). Le 22 janvier 1945, son corps est à nouveau exhumé et il est inhumé au cimetière de Villeneuve-St-Georges. Mais la «plaisanterie» n'est pas finie. Après trois inhumations, la dépouille est exhumée pour être inhumée définitivement le 21 juillet 1945 dans le cimetière de Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne).

Une promotion de jeunes pilotes militaires a reçu le nom de ce jeune héros.

Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.



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