Actualité générale
Discours de MD TATILON lors de la Cérémonie
commémorant l'évacuation du quartier de Vieux port à Marseille
Nous sommes, ici, aujourd’hui pour commémorer le drame que Marseille a vécu lors de la destruction des quartiers du Vieux Port et des rafles du quartier de l’Opéra.
Je ferais un petit rappel historique : le 11 Novembre 1942, les Allemands arrivent à Marseille, et envahissent tout le sud de la France. Marseille est alors un des grands pôles de la Résistance. Moins de deux mois après leur arrivée à Marseille, les Allemands prennent le prétexte des attentats organisés par la Résistance pour décider de la destruction du quartier nord du Vieux Port. Ce quartier avec ces dédales de rues, de ruelles et de souterrains représentent pour les Allemands une zone propice aux résistants pour cacher leur dépôt d’armes. De plus, ce quartier a une réputation sulfureuse : c’est l’endroit de tous les vices et de tous les crimes.
Dès le 21 Janvier 1943, le Vieux Port est bouclé et le 22 Janvier 1943, 2 000 personnes ont deux heures pour emporter leurs affaires. Tous les tramways de Marseille sont réquisitionnés et transportent ces expulsés jusqu’à la Gare d’Arenc pour les conduire à l’ancien camp des tirailleurs Sénégalais à Fréjus avec pour toute nourriture une boule de pain et un bout de fromage. Rien n’a été préparé à Fréjus pour les accueillir. Le lendemain, les allemands procèdent à un tri et 1 500 d’entre eux, choisis selon de vagues critères raciaux sont transférés à Compiègne dans des wagons à bestiaux pour être dirigés vers les camps de la mort.
Quelques jours après leur départ, les quelques milliers qui restent sont ramenés à Marseille où beaucoup retrouvent leurs maisons pillées et souillées : 48 heures leur sont accordés pour déménager. Le dynamitage des maisons commencera le 1er Février 1943 et durera 17 jours : environ 1 400 immeubles seront abattus, sauf la Mairie qui se dressera au milieu des ruines. Les allemands n’ont découvert que 10 fusils mitrailleurs, 8 bombes et 500 cartouches. Et ils ont arrêté que quelques petits truands, les plus gros truands étaient à l’abri collaborant avec les Allemands.
Comme si cela ne suffisait pas, Marseille est soumise à une des plus grandes rafles de l’histoire. Pendant huit jours, les felds gendarmes assistés, de 12 000 policiers français vérifient 40 000 identités. 6 000 personnes seront arrêtées, 4 00 seront relâchées, 782 juifs seront dirigés vers la prison des baumettes dans l’attente du départ pour les camps d’extermination de Sobibor et Auschwitz, le reste des raflés ira vers Orianenbourg.
Nous ne pouvons qu’honorer leur mémoire.
M. D. TATILON