Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Compagnon de la Libération le 4 mai 1944

Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.

René BOUVRET est né en 1920 à Gray dans le département de la Haute-Saône. Ses études le mènent à l'école nationale professionnelle d'Epinal d'où il en sort diplômé en 1938. Grâce à ce certificat, il part effectuer un stage professionnel à Pont-à-Mousson. Il décide de devancer l'appel pour pouvoir aider sa mère plus rapidement, sans avoir à «casser» sa vie professionnelle. Il fait son service militaire en 1939 et obtient en 1940 son brevet de radio-navigant obtenu à l'école de St Jean d'Angely.

La France est envahie par l'armée allemande; les avions français sont cloués au sol et René BOUVRET ne peut plus utiliser ses connaissances aériennes. Pire, il est au fort St Jean à Lyon où il effectue de basses besognes et corvées. Cet affront le motive pour entrer dans la Résistance. Martial -le pseudonyme de René BOUVRET- devient chef opérateur- radio en 1942; il s'occupe des départements suivants: le Gard, le Rhône et l'Ain. Il travaille avec Londres et est en liaison quasi-permanente avec les maquis des départements dont il a la charge. La gestapo le repère assez rapidement et il échappe plusieurs fois de justesse à son arrestation. Bien entendu, il n'a plus de contact avec sa mère.

Pourtant, à la fin de 1943, il parvient à la revoir quelques jours. Il lui explique que si elle ne le revoit pas, c'est parce que s'il se voit pris sans espoir de se sauver, les ennemis ne l'auront pas vivant; il explique qu'il ne connaît pas sa réaction s'il est torturé et, plutôt que de donner les noms de ses camarades de combat, il préférera disparaître.

Environ quinze jours après avoir revu sa mère, il est à Hautefeuille (Seine et Marne). La maison qu'il habite est encerclée par les nazis. Ils sont trente et il est seul. Plutôt que de se rendre, il engage une fusillade. La supériorité numérique des allemands tue René BOUVRET, il est même achevé sur place tellement la hargne habitait ces soldats. C'était le 4 janvier 1944.

Aucun souvenir ne reste de ce héros, tout a été massacré, détruit ou pris le jour où il est mort.

Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.



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