Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Nécropole de SIGNES
28-09-2016

 Les exécutions de juillet et août 1944

Pendant l'été 1944, une trahison permet à la Gestapo d'arrêter de nom­breux résistants dans l'actuelle région Provence-Alpes-Côte d'Azur. C'est le cas, le 16 juillet 1944, pour la quasi totalité des membres du Comité Dé­partemental de Libération des Basses-Alpes, réunis à Oraison. D'autres sont interpellés à leur domicile ou lors de rendez-vous. Soumis à des in­terrogatoires et torturés au 425 de la rue Paradis, siège de la Gestapo de Marseille, ils sont ensuite transférés à la prison des Baumettes.

Le 18 juillet, après un simulacre de jugement, vingt-neuf de ces hommes sont fusillés dans un vallon isolé des bois de Signes. Le 12 août, neuf autres résistants sont exécutés sur le même site. Les corps sont enfouis sur place.

La découverte de ce charnier en septembre 1944 révèle la brutalité de ces exécutions : certains ont été enterrés vivants et de la chaux vive a été jetée sur les corps les rendant parfois méconnaissables. Parmi les victimes, il est possible d'identifier des résistants provenant de différents mouvements et organisations : le président du Comité Départemental de Libération (CDL) des Basses-Alpes, plusieurs membres des Mouvements Unis de Résistance (MUR), de l'Organisation Universitaire (OU) et du Noyau­tage des Administrations Publiques (NAP), le chef des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) de la Région 2, le délégué militaire régional (DMR), des jeunes officiers des Forces Françaises Libres (FFL), un Britannique du Special Operations Executive, un officier américain, ...

Dans les bois de Signes, les nazis ont infligé de lourdes pertes à la Résis­tance provençale, la privant, à la veille du débarquement de Provence, de plusieurs de ses responsables.

Le 21 septembre 1944, des obsèques nationales ont lieu au cimetière Saint-Pierre de Marseille, présidées par Raymond Aubrac, alors com­missaire régional de la République, en présence des autorités civiles, militaires et religieuses. Depuis, dans ce « vallon des martyrs » devenu nécropole nationale, chaque 18 juillet, une cérémonie rend hommage aux 38 résistants.

 

Fusillés du 18 juillet

  • Marcel André, 44 ans, Sigonce, directeur d’école, membre du Comité départemental de Libération (CDL) des Basses Alpes au titre de la CGT
  • André Aune, « Berthier », « Marceau », 45 ans, Marseille, courtier, chef de l’Armée secrète (AS) des Bouches-du-Rhône
  • Georges Barthélemy, 38 ans, Marseille, responsable AS et mouvement Libération
  • Lucien Barthélemy, 41 ans, frère de Georges, MarseilleNotes 1
  • Charles Boyer, « César », 60 ans, Marseille, ancien conseiller général radical-socialiste d’Aups, docteur en droit, négociant, membre du réseau La France au Combat
  • Albert Chabanon, « Valmy », 29 ans, Marseille, professeur (École normale supérieure), responsable de l’Organisation Universitaire des Mouvements unis de la Résistance (MUR)
  • Henri Chanay, « commandant Manuel », « Grand Michel », 31 ans, officier parachuté, chef de la mission interalliée
  • Roger Chaudon, 20 ans, Oraison, directeur de coopérative, responsable local des parachutages
  • Georges Cisson, « Dubosc », « Roumi », 34 ans, les Arcs, ingénieur des Ponts et Chaussées, chef régional Libération etNAP en R2Notes 2, responsable de la publication du journal des Mouvements Unis de Résistance (MUR) de R2 (Provence Libre)
  • Paul Codaccioni, « Kodak », 56 ans, Marseille, contrôleur principal des PTT, responsable du service des liaisons téléphoniques et télégraphiques de la résistance en R2
  • François Cuzin, « Étienne », 30 ans, Toulon/Digne, professeur agrégé de philosophie (école normale supérieure), chef du service de renseignements des MUR des Basses-Alpes, membre du CDL
  • Docteur André Daumas, 44 ans, Oraison
  • Jean-Pierre Dubois, « Allain », 49 ans, Marseille, membre des MUR
  • Docteur Léon Dulcy, 33 ans, Bras-d’Asse, membre du Special Operations Executive (SOE) britannique des Basses-Alpes
  • Guy Fabre, « Berger », 20 ans, Marseille, étudiant à l'école de navigation, un des animateurs de la presse clandestine du M.L.N et responsable militaire des jeunes étudiants du M.L.N., adjoint de Valmy
  • Maurice Favier, « Élan », 27 ans, membre du CDL des Basses-Alpes
  • Émile Latil, Sisteron, membre du CDL des Basses-Alpes
  • Jean Lestrade, « Chac », 20 ans, Marseille, étudiant, agent de liaison de l’Organisation UniversitaireNotes 3
  • Maurice Levy, 32 ans, Nîmes, membre des services de renseignements américains
  • René Mariani, « Gaillard », 23 ans, Marseille, étudiant, responsable adjoint de l’Organisation Universitaire
  • Louis Martin-Bret, « Michel », 46 ans, Manosque, ancien conseiller général socialiste, directeur des silos et coopératives du département, chef des MUR des Basses-Alpes, président du CDL
  • Jules Moulet, « Bernard », 45 ans, entrepreneur, chef NAP des Bouches-du-Rhône
  • Jean Piquemal, « Jacqueine », 40 ans, Draguignan/Digne, infirmier, chef adjoint des MUR, membre du CDL des Basses Alpes
  • Terce Rossi, 29 ans, Oraison
  • Robert Rossi, « Levallois », 31 ans, capitaine de l’armée de l’air, chef régional des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) pour toute la région R2, compagnon de la Libération5
  • Robert Salom, agent de liaison Francs-Tireurs et Partisans (FTP) des Basses-Alpes
  • 3 inconnusNotes 4.

Fusillés du 12 août 1944

  • Paul Kohler, 44 ans, Marseille, chef mécanicien SNCF
  • Pierre Jean Lafforgue, « Philippe », 26 ans, Marseille, officier des services spéciaux de renseignements français
  • Jean Libert, « Jourdan », 22 ans, Marseille
  • Muthular d'Erecalde, major « Lucas », 34 ans, officier américain parachuté, membre de la mission interalliée
  • Léon Pacaud, « Adrien », opérateur radio parachuté
  • François Pelletier, lieutenant « Ruben », 24 ans, officier parachuté, responsable des liaisons par vedettes à Saint-Tropez
  • Georges Saint-Martin, « Bourrely », 20 ans, Marseille, secrétaire du chef régional FFI
  • André Wolf, 44 ans, Lançon, notaire
  • 1 inconnu

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