Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Denise TOROS-MATER

 Née en 1928 à Marseille de Lucien Marter, dont la famille juive alsacienne a opté pour la France après 1870, et de Marcelle Tubiana, d'origine juive algérienne, Denise Toros-Marter est issue d'un milieu commerçant aisé.

Après avoir dû interrompre ses études d'ingénieur en 1916 à cause de la mobilisation, son père a épousé sa cousine en 1920, et ouvert un garage rue de l'Académie, avant d'être de nouveau mobilisé en 1939, cette fois sur le front de Syrie.

Denise est scolarisée aux lycées Thiers et Montgrand, tandis que son frère André, parce que Juif, se voit interdire l'accès de l'Ecole navale.

Après avoir échappé en janvier 1943 aux rafles massives qui accompagnent la destruction du Vieux port par les Allemands, épaulés par les forces de police de Vichy, Denise et les siens sont dénoncés à la Gestapo qui les arrête le 13 avril 1944.

Un des frères, René, parvient à se cacher avec l'aide de voisins et à rejoindre le maquis. Transférée de la prison des Baumettes au camp de Drancy, affectée pendant quelques jours au centre parisien Lévitan de tri des biens volés aux Juifs par les Allemands, puis ramenée au camp, Denise Marter est déportée le 20 mai à Auschwitz, où périssent ses parents et sa grand-mère.

Echappant à la sélection au « revier », l'infirmerie du camp, affectée à différents kommandos, sous la protection d'une kapo communiste et de son amie Raymonde David, elle échappe à l'évacuation forcée. Libérée par l'Armée rouge, elle est rapatriée en avion à partir de Prague.

Mariée à un Juif grec dont la famille a été engloutie dans la Shoah, présidente de l'Amicale marseillaise des déportés d'Auschwitz, Denise Toros-Mater a, dès la Libération, consigné ses souvenirs et dessiné de mémoire un des bloks où elle a été déportée, autant de bases très fiables pour son récit ultérieur.

Denise TOROS-MATER



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