Actualité générale

Le monde Résistant et l'ensemble des passeurs de Mémoire est en deuil.

La Résistante Yvette Farnoux, survivante d'Auschwitz et grand'croix de la Légion d'honneur est décédée samedi chez elle à Vanves, à l'âge de 96 ans.

C'est avec une grande tristesse que nous apprenons la disparition d’Yvette Farnoux, l’une des dernières héroïnes de la Résistance, qui fut la huitième femme élevée à la Grand’Croix de la Légion d’Honneur.

Née Yvette Baumann, cette Française n’avait jamais accepté la défaite et s’était engagée dans la Résistance à 22 ans en 1941.

Auprès de Berty Albrecht, elle a animé les services sociaux des Mouvements Unis de la Résistance.

Arrêtée avec son mari Jean-Guy Bernard le 28 janvier 1944 alors qu’elle était enceinte de huit mois, elle fut torturée par la Gestapo.

Elle fut déportée à Auschwitz-Birkenau avant d’être transférée dans le camp des femmes de Ravensbrück.

Jean-Guy Bernard ne revint jamais.

Yvette Baumann survécut à l’enfer de la déportation.

Cette combattante de la liberté est devenue après la guerre une militante de la mémoire.

Présidente-fondatrice de l'association Mémoire des déportés et des résistants d'Europe, elle n’a jamais cessé d’œuvrer pour la transmission de l’esprit de Résistance aux jeunes générations.

La résistante Yvette Farnoux, survivante d'Auschwitz et grand'croix de la Légion d'honneur est décédée samedi à l'âge de 96 ans, a annoncé sa fille.

Les interrogatoires de la Gestapo et les camps

Cette femme aux yeux gris-bleu, dont le numéro de déportée était tatoué sur un bras, est née dans une famille juive bourgeoise et a grandi dans le XVIe arrondissement de Paris. Elle a rejoint la Résistance en 1941, à l'âge de 22 ans, sous les ordres de Berty Albrecht, en volant du ravitaillement pour des résistants emprisonnés.

Elle est arrêtée avec son mari, Jean-Guy Bernard, secrétaire général de Combat, à Paris le 28 janvier 1944. Ils ne se reverront plus. Enceinte de huit mois, elle perd son bébé au cours de la première nuit d'interrogatoire par la Gestapo. Transportée à l'hôpital de Blois, elle s'en évade mais est rattrapée et transférée au siège parisien de la Gestapo, rue des Saussaies.

« Malgré les interrogatoires disons… musclés, ma seule gloire ainsi que celle de mon mari, c'est qu'après notre arrestation, personne n'a été capturé… » racontait-elle dans une interview retranscrite dans le magazine Le Deporté, en 2009.

Yvette Farnoux est ensuite transférée à Fresnes, Drancy, puis Birkenau où elle reste treize mois. À la libération du camp par l'Armée rouge, Yvette Baumann rencontre Abel Farnoux, évadé de Buchenwald après 22 mois de captivité. Ils auront trois enfants. Abel Farnoux, décédé en 2008, était grand officier de la Légion d'honneur.

La MVR présente ses condoléances à sa fille Agnès, ainsi qu'à toute sa famille.

SOURCES Comité régional du Mémorial Jean-Moulin