Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

LA CREATION DU C.N.R.Par Francis AGOSTINI , président de l'Union Fédérale
06-10-2015

  EXTRAITS des  ESSAIS SUR LES MOUVEMENtS DE RESISTANCE DANS LES BOUCHES DU RHONE

Par Francis AGOSTINI , président de l'Union Fédérale

Tous droits réservées.

 LA CREATION DU C.N.R.

( LES DIFFICULTES INTERIEURES)

Rien n'a été simple dans la genèse du Conseil National de la Résistance , car si tous les responsables des mouvements souhaitaient l'unification beaucoup se posaient la question de leur indépendance vis à vis de Londres ; or leur allégeance aux services du général de GAULLE , pour autant que cela allait leur apporter un soutien financier non négligeable , quelques armes et explosifs et des moyens de communication , cela allait également leur apporter quelques contraintes...

Au cours de l'été 1942 le général de GAULLE avait donc reçu l'adhésion des principaux dirigeants des mouvements de résistance , de celle du Comité d'action socialiste-Le CAS- et de plusieurs parlementaires et syndicalistes.

Ce lent travail d'unification qui n'était pas encore achevé au seuil de l'année 1943 , un seul homme va le mener à terme et c'est Jean MOULIN , malgré des contestations importantes.

- La première de celles-ci fut très certainement le commandement de l'Armée Secrète( AS) qui avait un caractère bien particulier , puisque la plupart des mouvements lui fournissaient leurs effectifs , et dont le plus important était Combat dirigé par Henri FRENAY : mais tous les autres responsables se voyaient aussi dessaisis à la fois de l'autorité qu'ils avaient sur leurs troupes, mises directement sous la coupe des responsables nommés par Londres-dont le chef le général DELESTRAINT.

- Qui plus est , les consignes venues d'outre-Manche demandaient de séparer totalement l'activité militaire de celle de la politique...

- D'interdire toute action immédiate , l'Armée Secrète

devant se préparer uniquement pour le jour « J » du débarquement.

- D'autre part les MUR , auraient voulu que l'Armée Secrète dépende d'eux-mêmes et non des services du BCRA de Londres.

-Autre source de litige , l'organisation des services centraux que Jean MOULIN venait de créer, notamment le service des opérations aériennes et le service des transmissions radio‑

- D'autres contestations allaient naitre contre le bureau d'information et de presse , accusé de transmettre aux services de Londres les informations recueillies par les mouvements de résistance, et d'autre part Jean MOULIN se voyait accusé -à cause de la création du CGE-Comité des experts-de vouloir fonctionnariser la Résistance !

Pour couronner le tout il y eut par la suite la tentative effectuée par les services américains de l'OSS de dissocier la Résistance , en offrant à certains mouvements, comme Combat, davantage de moyens financiers et matériels que pouvait en offrir les services français de Londres...

Se greffèrent aussi sur ces affaires , les sympathies ou antipathies entre les différents responsables- Certains mouvements se voient taxer de fascisme et même Jean MOULIN n'échappe pas aux critiques formulées à son encontre.

En février 1943 , Jean MOULIN , à la suite de la mission Pallas, menée par le commandant Manuel du BCRA , se voit confier et ce d'une manière claire , la création en zone Nord d'un comité de coordination, de coiffer les deux organismes-Comité de coordination qui avait déjà été ébauché ,et le directoire des MUR de la zone Sud- par un comité de direction qu'il dirigerait et qui serait composé des différents responsables des mouvements de résistance et des repré.sentants des partis et syndicats.

Le BIP et le CGE, étaient quant à eux , directement rattachés à ce nouveau comité de direction.

Ce fut ainsi et malgré encore quelques péripéties, que Moulin ayant été nommé entre temps-Commissaire National en mission-et reçu des directives très précises du général de GAULLE lui-même, que fut décidé la création du Conseil National de la Résistance.



Accéder aux archives