Actualité générale

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Intervention de Valéry CHAVAROCHE, délégué de MER, lors du colloque organisé le 9 octobre 2014 au lycée agricole de Valabre à Gardanne
09-10-2014

 Valéry CHAVAROCHE, délégué de l’association Mémoire et Espoirs de la Résistance, délégué suppléant de la Fondation de la France Libre pour les Bouches-du-Rhône, a rendu un hommage solennel aux Français Libres et aux Résistants, à la faveur d’un grand colloque pour le 70e anniversaire de la Libération de Paris, organisé le 9  octobre 2014 au lycée agricole de Valabre à Gardanne, avec le soutien d’un aréopage exceptionnel de personnalités de tous horizons.

Valéry CHAVAROCHE, délégué de l’association Mémoire et Espoirs de la Résistance pour les Bouches-du-Rhône, délégué suppléant de la Fondation de la France Libre, a organisé le 9 octobre 2014, un grand colloque pour le 70e anniversaire de la Libération de Paris et de la France, au lycée agricole de Valabre à Gardanne. M. Patrick Brèthes, professeur d’histoire au lycée militaire d’Aix-en-Provence, membre de la Fondation de la France Libre, a également pris une part très efficace à la préparation de cette manifestation.

Le choix de cet établissement ne doit rien au hasard : le proviseur, M. Joseph Weinzaepfel, est activement partie prenante du devoir de mémoire ; plus de 400 élèves et étudiants ont assisté aux débats, durant toute la journée, entonnant « le Chant des partisans » et « La Marseillaise » avec leurs professeurs d’éducation socio-culturelle.

Valéry CHAVAROCHE avait tenu à mettre le lycée agricole de Valabre en lumière : la première pierre de cet établissement a été posée, le 28 janvier 1962, par Edgard Pisani, ancien Résistant parisien (incarné par Michel Piccoli dans le film « Paris brûle-t-il ? » de René Clément), célèbre ministre de l’Agriculture du général de Gaulle de 1961 à 1966. Valéry CHAVAROCHE avait déjà invité Edgard Pisani à revenir dans ce lycée, le 25 novembre 1994, afin d’y débattre de la Résistance, de la France Libre et aussi de la politique agricole commune, avec les étudiants techniciens supérieurs.

Le colloque du 9 octobre 2014 était placé sous la présidence d’honneur du Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui introduisit les débats par un message émouvant parce que personnel, saluant dans Edgard Pisani « un guide pour l’avenir, homme de réflexion aussi bien qu’homme d’action, autant patriote qu’européen, méditerranéen de toujours, leçon inspirante de courage… » Bertrand Hervieu, vice-président du Conseil général de l’agriculture auprès du Ministre, souligna l’action décisive du général de Gaulle qui mit, dans les années 1960, l’agriculture au centre de l’agenda politique, le Général considérant, en confiance avec Edgard Pisani, qu’« un pays qui ne peut se nourrir ne saurait être un grand pays ». L’arsenal législatif agricole de  1962, voulu par le Général, reste la référence constante et absolue, sous la Cinquième République, mis en œuvre par deux ministres de l’agriculture d’excellence, Edgard Pisani puis Jacques Chirac, qui ont tous deux marqué la mémoire nationale, comme André Malraux incarna le Ministère de la Culture.

Valéry CHAVAROCHE a reçu le soutien de nombre de personnalités de toutes sensibilités politiques, donnant corps au conseil gaullien du Président Georges Pompidou à son ministre Michel Jobert : « La droite, la gauche ? Ne soyez pas dans une géométrie plane, choisissez les sommets ! »

Valéry CHAVAROCHE a donc sollicité, avec succès, les parrainages de Cécile Rol-Tanguy, Médaillée de la Résistance, Grand-Officier de la Légion d’honneur, Edith Cresson, Michel Rocard, Jean-Pierre Bel, Robert Badinter, Jean-Louis Bianco, Jean-Pierre Chevènement, Jean Glavany, Jack Lang, Louis Mermaz, Henri Nallet et Michel Vauzelle.

Hervé Gaymard, député et ancien ministre, président du Conseil départemental de Savoie, a également soutenu chaleureusement cette initiative, évoquant, « pour l’adolescent gaulliste que j’étais, et pour le gaulliste que je demeure, la découverte admirative, dans mes montagnes de Savoie, du parcours légendaire d’Edgard Pisani. La France, l’agriculture, la construction européenne, l’Afrique, le développement, le monde arabe : tant de passions partagées avec le général de Gaulle. Edgard Pisani m’a tendu la main, je l’ai saisie. La liberté grande doit se conjuguer avec l’ardente fidélité. »

Bruno Le Maire, lui aussi député et ancien ministre, avait tenu à assurer Valéry CHAVAROCHE de son amical soutien dans un style très gaulliste : « D’Edgard Pisani, je retiens tout d’abord l’exemple donné par un jeune homme, né à Tunis, étudiant parisien, qui, refusant la défaite et l’infamie de la Collaboration, rejoint la Résistance intérieure. Dans cette aventure héroïque et dangereuse au service de la France Libre, il risquera sa vie et s’illustrera aussi dans la libération de Paris. Je garde en mémoire aussi son œuvre au Ministère de l’Agriculture où il eut l’honneur de servir le général de Gaulle. Dans les rangs de la Résistance ou au service du Général, pour l’agriculture et l’Europe, c’est en définitive toujours sur un même trésor qu’il aura veillé : l’âme de la France. »

Valéry CHAVAROCHE avait enregistré aussi les encouragements de nombre d’intellectuels prestigieux : Jean-Noël Jeanneney, historien, ancien ministre, producteur à France Culture, Jean-Claude Casanova, président de la Fondation nationale des sciences politiques, Max Gallo, de l’Académie Française, Philippe Herzog, ancien polytechnicien, économiste, Jean Viard, professeur à Sciences Po. Jean-Marie Guillon, professeur des universités, membre du conseil scientifique de la Fondation de la Résistance, a tenu à saluer « Edgard Pisani, un acteur majeur de la libération de Paris, au parcours remarquable, l’humaniste méditerranéen, son effort pour rapprocher les peuples des deux rives de la Méditerranée, et une excellente occasion de célébrer solennellement avec les lycéens le 70e anniversaire de la Libération de la France ». La Fondation de la Résistance, par la voix du président national de l’association Mémoire et Espoirs de la Résistance, Michel Ambault, avait tenu à s’associer à cette initiative.

Toutes ces contributions exceptionnelles ont été rassemblées dans une superbe publication imprimée à plusieurs milliers d’exemplaires, largement diffusée dans les lycées de la région.

Les débats furent animés par Stéphane Paoli, grande voix de France Inter, en présence du grand économiste Jean Pisani-Ferry, Commissaire général à la stratégie et à la prospective auprès du Premier Ministre. Le fils d’Edgard Pisani évoqua, au travers la figure tutélaire de son père, « l’histoire d’une génération de Résistants et de Français Libres, des femmes et des hommes de liberté, agissant en conformité avec leurs idéaux, qui surent aussi, après l’épopée militaire, à la Libération, transformer et moderniser notre pays, animés de leurs convictions républicaines. Et pourtant, mon père n’était pas issu d’une grande école prestigieuse, mais il avait une haute conception non pas de la politique, mais du politique, défini comme la recherche du bien public et de l’intérêt général. Aujourd’hui, j’ai l’impression que les Français semblent comme paralysés par les défis à relever ; il nous faut donc nous inspirer de la saga de la Résistance, de la France Libre, et prendre conscience que notre pays a su triompher d’épreuves et de transformations bien plus angoissantes et périlleuses. » Il est vrai qu’Edgard Pisani aime à « distinguer la politique politicienne, celle des magouilles de couloirs, du politique, cette vision que l’on réalise au pouvoir. Chez moi, l’idée gouverne, pas le désir de pouvoir. L’objectif n’est pas la victoire électorale, mais le juste milieu auquel on accède par le débat ».

Christine Levisse-Touzé, directrice du Musée du général Leclerc-Libération de Paris-Jean Moulin de la Ville de Paris, avait tenu, elle aussi, à faire le déplacement afin d’évoquer, lors de ce colloque, les grandes figures des Français Libres qui prirent part à la libération de Paris, notamment Charles Luizet, saint-cyrien, Compagnon de la Libération, nouveau préfet de police dont Edgard Pisani devint le jeune directeur de cabinet, le général Jacques Chaban-Delmas, Philippe Leclerc, et les 15 000 héros de la 2e Division blindée, dont 3600 issus de 22 nationalités, Algériens, Marocains, Syro-Libanais et autres étrangers, notamment Républicains espagnols, sans oublier la 4e Division d’infanterie américaine. Le général Leclerc de Hauteclocque eut ces mots lors de sa rencontre avec Edgard Pisani en août 1944 : « Comment va la France ? Apprenez-nous la France pour que nous sachions pourquoi nous nous battons… » La simplicité du futur maréchal Leclerc impressionna vivement le jeune Edgard Pisani. Celui-ci , jeune sous-préfet avant d’être promu plus jeune préfet de France, fut nommé à 26 ans, en 1944, chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire , refusant ensuite toute promotion dans cet ordre national, comme si cette distinction, reçue si tôt , dans Paris insurgé, suffisait à son bonheur d’homme libre : «  je suis aujourd’hui sans doute l’un des plus âgés parmi tous les chevaliers de la Légion d’honneur… », Aime-t-il à rappeler dans le documentaire, « C’est beau la politique, vous savez ! », Réalisé par Jean-Jacques Rault, diffusé à la fois au lycée de Valabre pour les élèves et au cinéma de Gardanne pour le grand public, après une avant-première officielle dans les salons du Sénat.

François-René Cristiani-Fassin, journaliste honoraire à France Culture, fils de Français Libre, a tenu à évoquer avec talent, pédagogie et émotion le souvenir de son père, Raymond Fassin, mort pour la France en déportation, détaillant, devant des lycéens captivés, le déroulement du parachutage historique de son père, de nuit, avec Hervé Montjaret et Jean Moulin, près de Fontvieille, dans les Alpilles provençales, au cours de la fameuse nuit du 1er au 2 janvier 1942, concluant par les mots gaulliens de Jean Moulin : « Au-dessus de nos divisions, il y a la France. »

Lui répondaient, comme en écho, ces mots d’Edgard Pisani : «  Je ne suis pas Français d’origine, c’est une force intime, profonde, d’avoir une Patrie. Je mourrais pour ma Patrie. La France m’a tout donné. Je crois en mon pays, la France peut me demander n’importe quel sacrifice, y compris le sacrifice de ma vie… »



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