Actualité générale

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Cérémonie commémorant le drame du maquis de BAYONS,
27-07-2014

Dimanche 27 juillet 2014 s'est tenu à BAYONS (04) la cérémonie commémorant le drame du maquis en 1944.

Chaque année l’association Souvenir du Maquis de BAYONS présidé par Marcel PUT, ancien du maquis, organise une cérémonie commémorative du sacrifice de ses 21 camarades Résistants et de trois adolescent les frères Purcel victimes de la barbarie nazie.

Cette année la cérémonie, n'a pas derogé à la régle et devant un public nombreux et ému, Marcel PUT a lu le nom des résistants inscrits la stèle commémorant ce massacre et le public à scandé en coeur après chaque nom " Mort pour la France."

Puis des discours ont été prononcés par :

  • Mme la Secrétaire Générale de la préfecture de Digne
  • Mr Auriault maire de Bayons
  • Mr Richier Président des C.V.R. du 04
  • Mr Maisse qui a joué de l'harmonica

et des gerbes ont été déposées au pied du monument par :

  • Mrs Genre alias Albert dans la Résistance dit Beber  et Lanbert pour la résistance
  • Mr Lacamp Président de l'inter-communalité
  • Mrs Aguillon et Brémond  Conseillers généraux de Turriers et Sisteron
  • Mr Spagnou Député honoraire, maire de Sisteron
  • Mr Auriault Maire de Bayons
  • Mr Castaner Député du 04
  • Mme la Secrétaire Générale au nom de la Préfecture de Digne

Enfin le jeune Thibault LAMBERT a lu le magnifique texte que nous reproduisons ci-dessous.

Messieurs de la Résistance,

Je suis loin, du haut de mes vingt et unes années de vie, d'avoir senti tout ce que vous avez senti,
 
d'avoir eu à déployer ce courage si grand qu'il est difficile de se l'imaginer complètement, d'avoir
 
affronté tout ce que vous avez affronté, en somme, messieurs, je suis le récepteur d'une mémoire et
 
non porteur de souvenirs. J'essaie d'hériter des pépites, des bribes de récit que vos bouches savent
 
nous conter, de votre émotion que vous nous transmettez en rendant hommage à vos camarades de
 
bataille morts dans le vif du combat, ou bien des années plus tard et qui emportent nécessairement
 
avec eux la mine de leurs souvenirs, j'essaie d'hériter de ces images que dessinent doucement vos
 
mots, du sifflement si particulier qu'ont pu faire les balles de la Wehrmacht lorsqu'elles ont frôlé vos
 
cœurs de jeune homme, de la force trépidante qui vous a portés lors des différentes opérations
 
clandestines et qui a poussé loin de vous toutes ces questions si humaines de peur et de dangerosité,
 
du bruit que faisait la forêt lorsque vous étiez contraints de la traverser de nuit, des rires de franche
 
camaraderie lorsque vous partagiez de frugaux repas, du bruit que faisait la sonnette de la bicyclette
 
postale lorsqu'elle vous portait des informations, des crépitements inaudibles de la BBC, de la voix
 
très lointaine du Général de Gaulle, des rumeurs de l'ennemi si proche mais que vous vouliez à
 
mille lieues, j'essaie de comprendre toute la cruauté et l'horreur du sort qui a été réservé à vos
 
camarades du maquis de Bayons, victimes de la folie homicide de la machine nazie, abattus comme
 
des bêtes dans les entrailles de Tramallo et dont le silence respectueux de cette vallée témoigne de
 
leur éternelle humanité – eux n'avaient pas oublié, malgré les cris de la mitraille, qu'ils étaient
 
encore des hommes, j'hérite en réalité de ce que vous avez vécu et que je ne vivrai, grâce à vous, et
 
fort heureusement, jamais. 
 
Vous êtes les rescapés d'un moment de notre histoire qui fut assurément l'un des plus sombres et des
 
plus meurtriers que l'humanité ait connu, et loin de vous ériger vous-mêmes en héros de la nation
 
vous vous efforcez avec une passion toute remarquable d'entretenir, grâce à des cérémonies comme
 
celle que nous vivons aujourd'hui, l'édifice immense du souvenir, vous consolidez perpétuellement
 
les murailles de la mémoire collective, afin que nous sachions nous en protéger. 
 
C'est l'oubli, l'oubli des erreurs qu'il a déjà commises, l'oubli que la personne qui est en face de lui
 
et qu'il croise tous les matins sans le saluer est un semblable, l'oubli qu'il est lui-même un être
 
humain capable d'engagement, de réflexion, de distanciation et donc d'action par rapport à sa réalité,
 
c'est l'oubli qui fait définitivement sombrer l'homme dans la médiocrité, la folie et l'erreur. Par vos
 
témoignages, vos images vous nous parez contre ce monstre de l'oubli, profitons pleinement et
 
jusqu'à la fin de notre vie de votre offrande. 
 
Je tenais aujourd'hui, Dimanche vingt-sept Juillet Deux-mil-quatorze, alors que dans précisément un
 
mois nous fêterons les soixante dix ans du grand défilé parisien de la Libération, je tenais à vous
 
dire, Messieurs de la Résistance, me faisant ainsi le relais de toutes les nouvelles générations, qu'à
 
défaut d'avoir des souvenirs de ces événements je porte aujourd'hui la mémoire que vous avez su
 
m'inculquer, et que nous portons tous, dans la mesure où nous sommes Français, cette mémoire que
 
vous nous offrez douloureusement et héroïquement. Tant que nous nous rappellerons que « la
 
mémoire est la sentinelle de l'esprit », tant que ce sublime magma historique gardera sa place
 
prépondérante dans nos idéologies, tout ce que vous et vos camarades avez vécu ne se reproduira
 
pas ; c'est grâce à vous que les agressions antisémites des aubes nouvelles ne peuvent avoir de sens,
 
c'est grâce à vous que l'on garde au fond de nous cette volonté d'avancer ensemble et tous unis face
 
à la morosité ambiante, c'est grâce à vous que l'on peut être fiers d'être patriotes, car vous donnez à
 
ce mot son caractère le plus noble.
 
Messieurs de la Résistance, c'est donc candide de souvenirs, mais poussé par la force unificatrice,
 
fraternelle, et si puissante de votre mémoire, que je vous remercie, car c'est grâce à vous que je
 
garde cette foi inénarrable, cette volonté de vivre avec les miens dans mon pays, cette fierté d'être
 
l'un de vos héritiers.
 
Discours de Bayons 27.07.2014 par Thibault LAMBERT
 
La cérémonie s'est terminée par le pot de la Mairie suivi d'un repas convivial

Photo prise à l'issue du repas. On reconit de droite à Gauche, Marcel GENRE, Arthur RICHIER, Raymond ALEXANDER et Marcel PUT.



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