Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Né à CARTHAGE (Tunisie) le 17 septembre 1912, de parents béarnais. Etudes secondaires à PAU (Basses Pyrénées).

Etudes supérieures à PARIS. Termine celles-ci avec un diplôme d'Ingénieur décerné par l'Ecole Supérieure de Mécanique et d'Electricité.

Sportif: pratique en particulier le rugby et l'équitation.

Effectue son Service Militaire (1933-1934) au 24ème Régiment d'Artillerie à TARBES (Hautes Pyrénées).

Mobilisé le 26 Août 1939 dans le même régiment, est nommé Aspirant en Mai 1940.

Observateur d'Artillerie, puis Officier de liaison Infanterie Artillerie, il participe aux combats dans l'Aisne ; sa brillante conduite au feu lut valant deux citations (Division et Régiment). Fait prisonnier à GERMONVILLE (Meurthe et Moselle), le 22 Juin 1940.

Après deux tentatives d'évasion qui lui valent à chaque fois trente jours de cellule, il réussit enfin, en Novembre 1941, à reprendre sa liberté. Souffrant d'une jambe, c'est avec une béquille qu'il s'évade et réussit à rejoindre PAU.

Rapidement, il entre alors en relation avec un Groupe de Résistance qui le met en contact avec le Réseau CARTE dépendant du Colonel Anglais BUCKMASTER. Ce réseau, ayant été infiltré par des agents doubles, est anéanti par la Gestapo. Jacques NANCY réussit néanmoins à échapper aux arrestations.

Il décide alors de gagner LONDRES pour se mettre au service des FORCES FRANCAISE LIBRES du Générai DE GAULLE.

Le 28 Novembre 1942, il franchit les Pyrénées et il est interné en Espagne, tout d'abord à la prison de PAMPELUNE, puis dans le tristement célèbre Camp de MIRANDA où il restera cinq mois, vivant dans des conditions épouvantables, luttant contre la faim, le froid, les poux et les punaises.

Après six mois passés ainsi en Espagne, une intervention de l'Ambassade Britannique le fait libérer le 24 Avril 1943. Par MADRID et GIBRALTAR, il rejoint l'Angleterre sur le croiseur auxiliaire américain ARGENTINA. Il débarque en Ecosse dans le port de GREENOCK, le 2 Mai 1943. Dirigé sur LONDRES, mais considéré comme prisonnier par les Anglais, il doit subir un très long interrogatoire à PONTRIOTIC SCHOOL avant d'être complètement libéré.

Il s'engage alors dans les FORCES FRANCAISES LIBRES comme Officier Parachutiste, désirant revenir en France pour reprendre la lutte contre les Allemands.

Il suit alors pendant sept mois un entraînement pénible, mais sa nature de fer lui permet de surmonter toutes les épreuves.

Il fait aussi un stage de chef saboteur et est alors admis au B.C.R.A. de LONDRES. Dès Septembre 1943, il est avisé qu'il doit partir en mission en France, dans la Région B comprenant les Basses-Pyrénées, les Landes, la Gironde, la Charente, la Charente-Maritime, la Haute-Vienne et les Deux-Sèvres. Présenté à BONNIER (HYPOTHENUSE), désigné comme Délégué Militaire Régional pour cette même région, il en devient l'Adjoint chargé, en particulier, de la formation, de l'instruction et de l'armement des groupes de sabotage ; d'organiser des parachutages d'armes et d'explosifs, afin de participer à la réalisation du PLAN VERT élaboré à l'Etat Major Allié et qui a pour objectifs les coupures de voies ferrées, la mise hors service du matériel ferroviaire, des attaques contre la Kominandantur et P.C. ennemis, etc...

Une opération aérienne par lysander effectuée dans la nuit du 14 au 15 Novembre 1943 le ramène en France en compagnie de Claude BONNIER "HYPOTHENUSE°"où ils sont reçus à ANGEAC (Charente), sur le terrain "ALBATROS" par l'équipe du BUREAU DES OPERATIONS AERIENNES dirigées par "MARIOTI" et assisté de Jean MENSIGNAC, Charles FRANC, René CHABASSE, Dany CHATIMET, Pierre BARRERE et Marcel LABRANDE.

Avec "HYPOTHENUSE", il part pour BORDEAUX aux fins de réorganiser la Résistance dans la Région "B" ; Résistance dont les structures ont été presque totalement détruites par la trahison de GRANDCLEMENT.

En l'espace de deux mois et demi et malgré toutes les difficultés et les dangers qui découlent de cette situation, Jacques NANCY réussit à créer, à armer et à instruire dans la Région "B" bsoixante-dix groupes de saboteurs.

Après la tragique disparition d�HYPOTHENUSE�, le 9 Février 1944, et après avoir incendié un important dépôt de cuir allemand, Jacques NANCY réussit, malgré l�étroite surveillance exercée par les Forces Allemandes et les policiers de VICHY, à quitter BORDEAUX grâce, en particulier, au docteur CABANNE. Il se réfugie alors à MALAVILLE (Charente) chez Charles FRANC.

Aidé et hébergé à de multiples reprises par la famille DURUISSEAU, aux �Forêts� de BOUEX, en Charente, il créé, à partir de ces deux bases, sa SECTION SPECIALE DE SABOTAGE qui s�illustrera, jusqu�au Débarquement du 6 Juin 1944, par de multiples actions, sabotages divers, parachutages (20 tonnes d�armes et d�explosifs), attaques, accrochages et combats contre les Allemands.

Avec ses soixante dix saboteurs, le 24 Juillet 1944, il arrête et repousse une attaque menée par huit cents Allemands et Miliciens à JAVERLHAC (Dordogne), sauvant ainsi d�une destruction certaine la petite ville de NONTRON. (Bilan : côté ennemi : 56 morts et 150 blessés ; côté SECTION SPECIAL DE SABOTAGE: aucun mort, aucun blessé).

Il mène ses hommes à l�attaque d�ANGOULEME le 31 Août 1944 et, ensemble, ils entrent les premiers dans cette ville, occupant l�Hôtel de Ville et la Préfecture.

LA SECTION SPECIALE DE SABOTAGE étant devenue la 2ème Compagnie du 1er Bataillon du 50ème Régiment d�Infanterie de PERIGUEUX, Jacques NANCY en garde le commandement et participe au siège de ROYAN (Charente-Maritime).

Il participe à la prise de ROYAN le 14 Avril 1945, à la tête de sa Compagnie, enlevant avec celle- ci, la position de BRIE.

Jacques NANCY est démobilisé le 28 Août 1945 avec le grade de Capitaine.

Décorations:

- COMMANDEUR DE LA LEGION D'HONNEUR
- MEDAILLE MILITAIRE
- CROIX DE GUERRE (avec sept citations)
- MEDAILLE DES EVADES
- MEDAILLE DE LA RESISTANCE
- MILITARY CROSS

Il est décédé le 10 Juillet 1987 à SALON-DE-PROVENCE (Bouches-du-Rhône)
Ses cendres reposent depuis Novembre 1987 dans la crypte du Mémorial de CHASSENEUIL (Charente), à côté de celles du Colonel BONNIER ("HYPOTHENUSE�".



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