Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

23/10/1908-8/11/1982

 


Pascal Copeau naît à Paris le 23 octobre 1908 à Paris. Il est le fils de l'homme de théâtre Jacques Copeau, qui fonde la Nouvelle revue française aux côtés d'André Gide et de Jean Schlumberger, en 1908. Dès son enfance, il cotoie artistes et intellectuels tels Charles Dullin, Louis Jouvet, Gaston Gallimard ou encore Roger Martin du Gard. 

Elève brillant, il entreprend des études d'histoire, de droit, et fréquente l'Ecole libre des sciences politiques. Parlant danois, anglais et allemand, il devient journaliste et séjourne à Berlin d'avril 1933 à novembre 1936 comme correspondant du Petit Journal. A son retour à Paris, en 1937, cet antinazi convaincu devient rédacteur en chef de Lu, puis de Vu et Lu, où il a sous ses ordres un journaliste du nom de... Emmanuel d'Astier de la Vigerie.

En juillet 1938, grâce à Pierre Brossolette, il est nommé responsable des émissions en langue allemande de Radio-Strasbourg, avant de se voir confier, en février 1939, l’ensemble des émissions en langues étrangères de la Radiodiffusion française. 
Brièvement mobilisé en août, rappelé à la radio, il a à coeur de contrecarrer point par point la propagande nazie. 

En juin 1940, il suit le gouvernement jusqu'à Bordeaux.
A l'instar de nombreux journalistes, il se replie à Lyon après l'armistice. Au début de 1941, d'Astier, qu'il croise à Vichy, lui propose d'entrer à La dernière colonne. Copeau préfère partir en Tunisie pour rejoindre l'Angleterre. Revenu en France, il gagne l'Espagne, mais arrêté par la Guardia Civil, il est interné à Miranda.

En août 1941, remis aux autorités françaises, il est rapatrié en France et condamné à un mois de prison. Sa peine purgée, il rejoint l'équipe de Paris-Soir à Lyon.
A l'été 1942, par l'intermédiaire de Louis Martin-Chauffier, il fait la connaissance du résistant Emmanuel d'Astier, alors chef de Libération-Sud.

Copeau effectue une ascension fulgurante au sein du mouvement. D'abord responsable du journal clandestin, il assure l'intérim de d'Astier, parti pour Londres, dès l'automne 1942. A l'été 1943, il lui succède à la tête de Libération, qu'il représente au sein des Mouvements unis de Résistance (MUR), puis du Conseil National de la Résistance (CNR) dont il est membre du bureau permanent.
Dôté d'un calme imperturbable, d'une grande qualité d'écoute et capable des analyses politiques les plus fines, il parvient à s'imposer comme un modérateur et un conciliateur au sein des instances dirigeantes du CNR. " Je voudrais passer dans l’histoire de la Résistance comme étant l’un de ceux qui ont constamment poursuivi la notion d’unité », écrivait-il.

Dans le témoignage livré à la fin des années 1960 à son vieil ami Marcel Degliame, pour l'Histoire de la Résistance en France que ce dernier préparait avec Henri Noguères, Copeau se présente comme l'un des " chefs de la deuxième vague " par opposition à la génération des " chefs historiques " (d'Astier, Henri Frenay, Jean-Pierre Lévy). Il insiste sur le fait que les chefs historiques ont eu tendance à regarder ceux de la deuxième vague comme " des tard-venus ". 

Certes, Copeau sait se montrer plus souple que d'Astier, tout comme Claude Bourdet manoeuvre plus en douceur que Frenay. Il reste que tous deux agissent, au sein des MUR, en défenseurs de leurs mouvements respectifs, et au sein du CNR comme les défenseurs des mouvements face aux partis politiques, y compris le parti communiste. Copeau excelle à promouvoir la ligne activiste des mouvements et parvient à trouver des points d'accord avec les diverses composantes du bureau du CNR, dont il est une figure de proue au printemps 1944.

A la Libération, on lui prédit un bel avenir politique. Tête de liste aux élections du 21 octobre 1945 avec le soutien du parti communiste en Haute-Saône, il est élu député. Il est réélu en juin 1946.

Il renoue par la suite avec ses activités de journaliste et part s'installer au Maroc. Fin 1964, il revient en France, où il obtient la direction régionale de l'ORTF puis de FR3.

La fin de sa vie ressemble à un long combat contre la dépression et la tentation du suicide. Pascal Copeau s'éteint le 8 novembre 1982, à Pouilly-en-Auxois (Côte-d'Or), victime d'une crise cardiaque au volant de sa voiture.



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