Actualité générale

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"6 février 1934, la République menacée". conférence d’Annie Lacroix Ruiz
06-02-2014

 L' « Association Jean ZAY en Provence – Pédagogie, Mémoire etHistoire »   

nous informe: 

Conférence

"6 février 1934, la République menacée".

 

 conférence d’Annie Lacroix Ruiz

 

à l’université populaire du Théâtre Toursky à Marseille,

le 6 février prochain

Par Jacques Barbarin

La tentative de coup d’état fasciste du 6 Février 1934. Rappel des faits, quels sont les enseignements à retenir 80 ans plus tard ?

J’ai eu l’occasion lors d’un article – « Quand le théâtre traitait du syndicalisme » - de vous parler de ce qu’est une « université populaire ». Petit rafraichissement. Une université populaire est un organisme d’éducation populaire dont l’objectif est la transmission de savoirs théoriques et/ou pratiques pour tous. La plupart des universités populaires en France ont un statut associatif. En France, les universités populaires naissent dans le contexte de l’affaire Dreyfus. Face à la déraison que manifestent les idées antisémites, face aux passions qui se déchaînent alors, elles tentent d’apporter une réponse humaniste.

Point commun entre ces deux universités populaires : elles se déroulent toutes deux au Théâtre Tousrsky, à Marseille. La date choisie pour celle qui nous occupe aujourd’hui n’est pas innocente : le 6 février 2014, 80 ans après la manifestation de sinistre mémoire. Rappel du contexte historique.

Depuis 1922 les fascistes sont au pouvoir en Italie, depuis 1929 la grande crise économique étend ses ravages sur l’Europe, en 1933 le Japon attaque la Chine et s’empare de la Mandchourie et la même année Hitler prend le pouvoir en Allemagne. Il décide aussitôt d’interdire les partis de gauche et les syndicats. En France sur fond de crise économique, la classe dirigeante aspire à un pouvoir fort capable de contenir par tous moyens les revendications populaires. S’inspirant des exemples italien et allemand des groupes posent les fondements d’un régime politique français autoritaire qui mettrait au pas la classe ouvrière française et limiterait l’attrait du régime soviétique qui, de son côté, a évité la crise économique mondiale et a entrepris de transformer le pays en une grande puissance économique et industrielle.

Certains de ces groupes font un travail théorique préparant des plans de transformation de la structure des institutions, d’autres s’occupent de l’organisation de mouvements de masses destinés à devenir, à l’image des chemises noires italiennes et des SA allemands, des troupes de choc contre le mouvement ouvrier, le parti communiste et la gauche.

Ces groupes décident de montrer leur puissance dans une grande manifestation nationale le 6 février 1934 à Paris. Mais la manifestation autorisée prend un tour insurrectionnel quand certains de ses organisateurs décident de prendre d’assaut la Chambre des députés. Cette action n’est pas improvisée et il s’agit donc bien d’une tentative de renversement d’une République vilipendée depuis des années par les forces de droite.

La manifestation dégénère, les forces de l’ordre résistent et font usage de leurs armes, on déplorera une dizaine de morts et plus de 1000 blessés mais la Chambre des députés n’est pas envahie et au moins formellement la République est sauvée.

Le choc a été rude. Dès le lendemain un gouvernement d’union nationale est constitué et Pétain devient ministre de la Guerre en préfiguration de son futur rôle. Pour la gauche et le mouvement ouvrier l’alerte a été chaude et la riposte au coup de force du 6 février 1934 va ouvrir la voie à la réunification syndicale (CGT et CGTU), à l’alliance entre la SFIO et le Parti Communiste séparés depuis le Congrès de Tours et à la victoire du Front Populaire en 1936.

J’ai vu Annie Lacroix –Ruiz à la dernier fête de l’Humanité où elle venait présenter « Industriels et banquiers français sous l’occupation » : si vous pouvez être à Marseille de jour-à, ne ratez pas cette conférence par quelqu’un qui est porté par la joie de transmettre son avoir.

Théâtre Toursky – 15 promenade Léo Ferré MARSEILLE 13003 Entrée libre - Nous vous conseillons de réserver au plus tôt vos places au service billetterie au 0 820 300 033, ou au standard au 04 91 02 58 35.



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