Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

06/04/19918-23/10/2013

 

Robert Salmon est décédé le 23 octobre à l'âge de 95 ans. Né le 6 avril 1918 à Marseille, fils d'industriel, Robert Salmon, normalien, major de l'Ecole libre des sciences politiques, est mobilisé en 1939. Fait prisonnier en 1940, il s'évade et regagne Paris, où deux ans plus tard il participe à la fondation du Mouvement de Libération nationale (MLN), dont deviendra le chef régional pour Paris.

Avec Philippe Viannay, il fonde en 1941 le Mouvement Défense de la France qui édite un journal clandestin dans lequel Robert Salmon écrit jusqu'à la Libération. Sous la signature de Robert Tenaille, ses articles dénoncent les Nazis mais aussi le gouvernement de Vichy.

Le 21 août 1944, quatre jours avant l'arrivée de la 2ème DB, le premier numéro libre de Défense de la France paraît, permettant alors aux Parisiens de savoir, en pleine insurrection, ce qui se passe dans la capitale. Ce fut "le premier acte de la souveraineté nationale retrouvée", expliquait il y a quelques années Robert Salmon dans une interview à l'AFP. Quatre mois plus tard, le journal devient France Soir.

Elu député à l'Assemblée consultative provisoire (1944), puis député de la Seine à la première Assemblée constituante (1945), il s'attelle à la rédaction d'un projet de constitution, dont Michel Debré s'inspira largement pour l'élaboration de la constitution de la Ve République, en 1958.

Robert Salmon devient en 1951 président du conseil de gérance et directeur général de la société France éditions publications-FFP (France Soir, Elle, Le Journal du dimanche et France-Dimanche). Déjà hostile au communisme stalinien dans la clandestinité (il écrivait que « la conception stalinienne de l'État ressemble étrangement à la conception hitlérienne »), il se prononçait dans Défense de la France pour « un socialisme qui sache être audacieux sans être utopique, ferme sans être agressif ». Il prônait alors un « rassemblement des gauches, une sorte de « Parti travailliste » pour élaborer et faire appliquer la nouvelle doctrine économique qui prônait nationalisations et planification.

Ancien secrétaire général de la Fédération nationale de la presse française (1951-1977), il a été successivement directeur (1944), puis président du conseil de gérance et directeur général (1949-1976) de France Soir à l'époque où le journal connait un grand succès, publiant jusqu'à sept éditions par jour, (Victime d'une lente érosion de ses ventes, le quotidien a cessé de paraître en décembre 2011.)

Parallèlement, Robert Salmon préside (1952-1973) le comité français de l'Institut international de la presse, et le Bureau central des papiers de presse. Il est également administrateur de la Régie française de publicité (1968­1979), de la Fondation nationale des sciences politiques (1973-1993), où il a enseigné de 1967 à 1989, et membre du Haut conseil de l'audiovisuel (1973-1982).

En 2004, Robert Salmon publie deux volumes de mémoires, sous le titre commun Chemin faisant. Le premier volume s'intitule « Vers la Résistance, du lycée à Défense de la France », le second, « L'épopée France-Soir ».

Robert Salmon était commandeur de la Légion d'honneur, décoré de la croix de guerre 1939-1945, de la médaille de la Résistance et de la médaille des évadés.

 

Extraits d'un article paru dans le journal La croix

SOURCE _ CAR — La Voix de la Résistance, n° 271, décembre 2013



Accéder aux archives