Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les lois scélérates et la répression de Vichy. Par Francis AGOSTINI
20-09-2013

   Par Francis AGOSTINI

Président de la Coordination des Combattants des Bouches-du-Rhône.

Président départemental de l'Union Fédérale des Bouches-du-Rhône

Tous droits Réserves.

 Les lois scélérates et la répression de Vichy.

Généralités

Le 23 août 1939 , l'URSS signe avec le Fil ° Reich , le Pacte germano-soviétique - Le 26 septembre le gouvernement Daladier ordonne la dissolution du Parti communiste français et de ses organisations- les 4 et 8 octobre Maurice Thorez secrétaire général du parti, mobilisé , déserte et se réfugie en Union Soviétique . Arrestations de députés communistes etc.. Le 18 novembre 1939 paraissent les décrets autorisant l'internement administratif des individus « dangereux pour la Défense Nationale ou la Sécurité Publique » Le 20 janvier 1940 l'Assemblée Nationale vote la déchéance des députés communistes.

Poursuivis les communistes entrent dans la clandestinité.Par la suite Vichy n'aura qu'à utiliser la législation antérieure pour les traduire en justice.

Le 10 juillet 1940 a lieu le vote des pleins pouvoirs constituants à Philippe Pétain et commencent alors toutes une série de mesures dirigées à la fois contre les israélites , les communistes et les francs-maçons.

16 juillet- Loi relative à la procédure et déchéance de la qualité de français.

17 juillet- loi concernant l'accès aux emplois dans les

administrations publiques- Loi concernant les magistrats et fonctionnaires de l'État relevés de leur fonction.

22 juillet- Loi relative à la révision des naturalisations postérieures à 1927.

29 juillet- Loi relative à la déchéance de la nationalité à l'égard des français ayant quitté la France.

13 août- Dissolution des sociétés secrèteseranc-maçonnerie).

27 août- Abrogation du décret-loi Marchandeau du 21 avril 1939 , concernant les injures racistes ou incitation à la haine raciale.

27 septembre- Première ordonnance nazie sur les juifs.

4 octobre- Assignation à résidence forcée des juifs étrangers et

internement dans des camps spéciaux-(Aix les Milles- Gurs et Rivesaltes)

S octobre- Rafles de communistes en région parisienne

7 octobre- Abrogation du décret Crémieux conférant la nationalité

française aux juifs d'Algérie , qui deviennent des juifs indigènes.

28 octobre- Interdiction d'écoute de certaines émissions radiophoniques , notamment la BBC.

2 novembre- Révocation du Préfet Jean Moulin.

1941.

27 janvier- Acte constitutionnel concernant le serment de fidélité au chef de l'Etat , Philippe Pétain.

14 mars- Création d'un commissariat aux questions juives.

2 juin - Loi remplaçant la loi du 4 octobre 1940 , portant statut des juifs.

22 juillet- Loi relative aux entreprises et biens juifs.

14 abat- loi promulguée avec effet rétroactif sur les sections spéciales destinées à lutter contre le terrorisme.

20 août- Première rafle de juifs étrangers à Paris.

10 septembre- Création d'un tribunal d'État chargé de réprimer les actes qui menacent l'intégrité et la sécurité de l'Etat.

22-23 octobre- Pucheu livre des communistes comme otages aux Allemands-98 fusillés dont 27 à Chateaubriant.

12 décembre- Naissance officielle du service d'Ordre Légionnaire SOL.

1942.

12 janvier - Développement du Service d'Ordre Légionnaire et extension à toute la zone sud. avec comme mision de lutter contre la démocratie, contre les gaullistes, les juifs et le bolchevisme.

21 janvier- Loi concernant l'affichage officiel.

19 février-14 avril- Procès de Riom- (Blum- Daladier et Reynaud.)

27 mars- Départ du premier convoi de déportés raciaux vers les camps.

6 mai- Nomination de Darquier de Pellepoix comme commissaire

général aux affaires juives.

29 mai- Port obligatoire de l'étoile jaune pour les juifs en zone

occupée.

Fin juillet- Août- Les enfants juifs de moins de 16 ans peuvent être déportés.

1943.

24 janvier-Rafles à Marseille et destruction d'une partie des quartiers

du Vieux Port.

30 janvier - le SOL se transforme en Milice.

16 février- Création du Service du Travail Obligatoire sur deux ans. 5 avril - L'Etat français livre Léon Blum , Edourd Daladier, Georges Mandel et Paul Reynaud aux Nazis.

2 juin- Création de la Franc-Garde de la Milice.

Août - Joseph Darnand devient Hauptbannesfurher de la Waffen

SS.

1944.

10 janvier- Joseph Darnand devient secrétaire général au maintien de

20 janvier- Institution des cours martiales-Justice expéditive. 27 janvier- La Milice étend ses activités à l'ex-zone occupée.

21 février - Execution des 21 membres de la MOI- groupe Manouchian.

26 mars - Anéantissement du maquis de Glières- Les GIVIR français

participent à l'opération aux côtés des forces allemandes. 20 juin- La Milice assassine Jean Zay.

7 juillet - Elle assassine Georges Mandel.

 

DANS LES BOUCHES DU RHONE.

Dès août 1940 , la répression pour menées anti-nationales s'abat sur les communistes et va prendre de plus en plus d'ampleur - Ne sont pas oubliés non plus les juifs d'origine étrangère , ou tout simplement ceux qui contestent la politique menée par l'État Français.

A partir du 28 septembre 1942 , avec l'accord de Pierre Lavai, , un élément nazi se met en place en zone Sud- Zone non occupée- pour traquer notamment les émissions radio en direction de Londres.

C'est le SS Karl Boemelburg , qui à la tête d'un détachement

SIPO-SD, en compagnie d'un officier français , le capitaine Desloges , franchit la ligne de démarcation avec cent cinquante véhicules dont une trentaine équipés pour la détection radio-goniométrique- Le détachement comprend 280 hommes accompagnés de 16 policiers et fonctionnaires de police français ,les allemands étant munis de cartes d'identité françaises et de permis de port d'armes...

Cette unité se composait de trois élements:

- Le détachement de détection du Commandant Werth.

- Le détachement de l'Abwehr- Contre-espionnage. - Le détachement du SIPO-SD ( Gestapo).

Cette formation s'installe à Marseille au camp de la Delorme aux Aygalades , les personnels logeant en ville notamment 16 Cours Belzunce dans deux hotels.

Dès le départ l'action de ce détachement permet de capturer deux postes émetteurs et une dizaine de personnes.

Beaucoup seront à même de penser que l'arrivée de ce détachement , précédera de peu le gros de la Wehrmacht en novembre .

Après le débarquement allié en Afrique du Nord , le gouvernement de Vichy durcit sa position et donne des consignes excessivement strictes concernant le maintien de l'ordre et la coopération avec les forces allemandes et italiennes. Les arrestations vont d'ailleurs s'intensifier.

Dès l'entrée des troupes allemandes à Marseille , le Préfet des Bouches du Rhône , crée un bureau de liaison avec les autorités nazies et en avise les maires ; en fait ce bureau ne sert que l'occupant.

Des maires sont relevés de leur fonction par les autorités préfectorales du fait de leur non-collaboration avec la Wehrmacht , notamment pour l'hébergement des troupes.

A noter la collaboration musclée du PPF , de Simon Sabiani à Marseille.

Le 27 novembre le gouvernement donne l'ordre aux Préfets de faire interner tout fonctionnaire qui abandonnerait son poste.

A Serre PEtang , lors de l'occupation de l'ancienne base aéronavale , les allemands abattent un civil.

A la suite de plusieurs attentats le couvre-feu est institué Marseille à partir de 21 heures 30- Les allemands demandent au Préfet d'intensifier les arrestations de communistes ; des appels à la délation sont lancés.

Le 13 décembre 1942 , vingt membres du parti communiste sont arrêtés par la police française et internés.

A partir de janvier 1943 et à la suite de divers attentats des consignes de sécurité très strictes sont données aux troupes allemandes par le haut commandement.

Les attentats seraient le fait de juifs communistes appartenant à la MOI dont trois ont été arrêtés- La police et la gendarmerie passent sous les ordres du régiment de sécurité Griese,qui vient d'arriver à Marseille.

Les rafles organisées le 23 janvier permettent d'arrêter à-Marseille 20 agitateurs qui ont été incarcérés aux Baumettes et enfin 12 autres.

Près de 1000 bars ont été fermés , 6000 individus arrêtés et 400.000 identités vérifiées après l'évacuation des Vieux quartiers du Vieux Port.

Dans le reste du département ceux sont les Kommandanturs qui vont régler pratiquement la vie des communes et de leurs habitants , règlementant même les cultures dans certains champs pour éviter leur utilisation comme terrain de poser des avions alliés.

La Milice s'implante à Marseille par l'ouverture d'une permanence rue Chappe et dans la rue Saint Férréol dans d'anciens locaux ayant appartenu à des israélites.

En mars la 9° section de la police de sureté- SAP- section des affaires politiques, procède à de nombreuses arrestations de militants communistes et membres des FTPF à Marseille et Tarascon, à la suite de dénonciations.

La plupart des suspects arrêtés sont déférés devant les sections spéciales , plusieurs sont condamnés à mort et guillotinés rapidement , d'autres sont condamnés à la réclusion à vie- La chasse aux israélites se poursuit , et internés au camp de Saint Sulpice , dans le Tarn, ils sont ensuite transférés aux autorités allemandes qui les déportent,

A Sénas dans le nord du département, la police française opére plusieurs arrestations de terroristes auteurs d'attentats.

La recrudescence de distribution de tracts et de journaux donne lieu à de nombreues perquisitions tant par la police allemande que par le police française , qui saississent les publications de Combat ,Libération , Franc-Tireur et le Populaire.

Beaucoup de jeunes résistants pris les armes à la main ou lors d'un attentat sont après interrogatoires transférés à Lyon au Fort de Montluc, où ils sont ensuite traduits, pour certains devant un tribunal allemand, qui prononce les condamnations, généralement à mort.

En novembre 1943 , la collaboration entre la police de Vichy et la Gestapo s'accentue ; ainsi à Aix en Provence , 4 gardes-voies et un chauffeur de locomotive sont remis entre les mains de la Gestapo ; de même à Meyrargues et à Peyrolles , 16 communistes et suspects sont interpelés et des armes saisies.

L'année 1943 sera une année excessivement dure pour les mouvements de résistance et la question que l'on peut se poser c'est de savoir si cela est dû en grande partie à la perspicacité des services allemands de la Gestapo ou de la police française ou aux nombreuses trahisons au sein de la Résistance.

Le 20 mai 1944 , Yves Lariven , membre des FTPF , blessé , est fusillé assis sur une poussette dans la cour de la prison du boulevard Chave à Marseille.

Arrestations ,éxéeutions et déportation de résistants.

20 personnes sont arrêtées dont 8 à Marseille par la Gestapo du sinistre Dunker alias Delage.( Rapport Catilina) Il s'agit de

- Lieutenant Gérard de l'ORA,agent de liaison de Lecuyer , abattu pour une tentative de fuite le 13 juin 1944 à la Roque d'Anthéron.

- Jonglez de Ligne , membre de l'ORA- déporté à Buchenwal.

-Desbarrats- Abattu.

-Grimaldi - décédé des suites des tortures endurées.

Zattara - Déporté à Buchenwald- mort le 4 octobre 1944.

Lafforgue - Fusillé à Signes le 12 août 1944.

- Dix membres du PCF de Martigues sur les 28 éxécutés au vallon du Fenouillet le 13 juin 1944- Chave- Richard-Daugey-Abadie-Tranchier-Barthélétny-Di Lorto-Lombard-Toulmond-Gastaldi-Ture-Lambert.

-Lazzarino de Port de Boue-Abattu à la Roque d'Anthéron.



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