Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Francs Tireurs et Partisans Français. Par Francis AGOSTINI
20-09-2013

   Par Francis AGOSTINI

Président de la Coordination des Combattants des Bouches-du-Rhône.

Président départemental de l'Union Fédérale des Bouches-du-Rhône

Tous droits Réserves.

 Les Francs Tireurs et Partisans Français.

Les Milices Patriotiques.

 

Généralités:

Pendant l'été 1940 , les communistes français ont en à faire un choix difficile ; en effet l'attitude du Parti est extrêmement controversée y compris par la Résistance en général. De par sa position équivoque après la signature du Pacte

germano-soviétique du 23 août 1939 , de sa mise hors la loi par les décrets- lois Daladier qui ont suivi , ou son passage dans la clandestinité et les tractations engagées avec les Nazis pour faire réapparaitre l'Humanité , tout cela ne pouvait faciliter son entrée officielle dans la Résistance avant le 22 juin 1941.

Néanmoins de nombreux militants communistes sont entrés eux à titre bien souvent individuel dans la résistance à l'occupant et ce dès l'armistice du 22 juin 40.

Le Parti communiste et les FTPF ont payé par la suite ,

faut le reconnaitre un lourd tribut en vies humaines , tout comme d'ailleurs l'ensemble des organisations de Résistance , d'une part traqués par la police de Vichy s'appuyant sur la législation existante et d'autre part par les allemands eux mêmes. Mais ce que l'on peut difficilement comprendre , et c'est là l'avis de beaucoup d'historiens , c'est que le Parti Communiste ait tenté et tente encore de récupérer la Résistance , et cela ne peut être accepté , compte tenu de l'histoire elle même de la Résistance.

Il ne faut pas oublier qu'il a fallu beaucoup de temps pour que les communistes tentent d'approcher la France Libre à Londres , et que les FTPF n'ont jamais voulu être intégrés dans les MUR. et n'ont accepté que du bout des lévres les ordres venant du commandement des FFI, quand ils étaient acceptés !

Il est certain que Charles Tillon fut l'un des premiers communistes à se mettre en marge du Parti en créant les groupes de l'organisation spéciale (OS) : en fait cet organisme fut celui qui assura la transition du PC en Front National.

Le 13 mai 1941 , il est créé un Front National et du 26 mai au 9 juin 1941 , des grèves importantes se déroulent dans le bassin minier du Nord.

Le 21 août 1941 a lieu à Paris le premier attentat contre un officier allemand.

Les 22 et 23 octobre ,c'est Péxécution des otages

communistes de Chateaubriant , après que ces derniers aient été désignés par le gouvernement de Vichy.( Le rôle de Pucheu a été déterminant)

Le 12 janvier 1942 , le Parti communiste prend contact avec Londres. Les FTPF vont naitre peu de temps après , en mars.

Le 27 mai 1943 , le Parti communiste participe à la première réunion du Conseil national de la Résistance et par la suite va le noyauter.

L'Organisation spéciale dans le département des Bouches du Rhône est surtout représentée par quelques communistes comme M. Gavalda d'Aubagne ,responsable départemental à Aix ceux sont MM. Wintzer et Fieschi et Adrienne Morelini.

Au cours de l'année 1941 on assiste à la structuration du Front National dans la région d'Aix , à Eguilles , à CharIeval , à Rognes , La Ciotat , Martigues et Aubagne.

Dès le début les actions marquantes sont axées sur la propagande , c'est à dire la publication de tracts , de slogans écrits à la craie sur les murs , des faucilles et des marteaux , puis peu à peu , cela passe de l'artisanat à des publications plus élaborées et finies , des manifestations publiques contre la politique de Vichy.

Le 13 juin 1942 se situe un des premiers sabotages dans la région aixoise , sabotages qui seront suivis de beaucoup d'autres , notamment aux cimenteries Lafarge,et dans l'industrie chimique. Un des auteurs est reconnu , arrêté , condamné et emprisonné à la prison d'Aix en Provence.

Suivent également des sabotages de locomotives , puis des destructions contre des batiments appartenant aux organismes de Vichy - SOL ,Légion des combattants etc‑

A Arles ce sont nombreux tracts qui sont distribués dans les quartiers populaires , mais là encore il y a des arrestations comme celle de Charles Barontini, déporté ensuite en Allemagne à Allach.

A la Ciotat , aux chantiers navals , ce sont des sabotages ,des malfaçons dans la construction d'un navire qui vont retarder d'autant sa mise à flot. Notamment pour le SS Maréchal Pétain.

A Aix , c'est l'affaire des Milles où deux militants FTP tuent un policier au cours d'échanges de coups de feu , ce qui vaut au groupe Andréani d'être pratiquement anéanti, à la suite des arrestations .

Marseille par contre devient le lieu prévilégié des attentats surtout après l'entrée des troupes allemandes en zone Sud.

Ces attentats sont généralement le fait de la MOI -Main d'oeuvre immigrée. d'origine bien souvent Italienne , et très certainement des anciens des

brigades internationales ayant combattu en Espagne, et de juifs originaires d'Europe centrale.

Quant aux maquis dans le département, on n'en trouvera que très peu , les résistants communistes se noyant dans la masse de ceux qui se crééent dès le 6 juin 1944.

Tout au plus peut-on parler de maquis de Saint Antonin et de Lambruysse

D'autres communistes, notamment de La Ciotat rejoindront des maquis dans les départements voisins du Var et des Basses Alpes , ce sera le cas de quelques membres du PCF comme Etienne Brun ,Victor Arnaud , Roger Aharounian,Ernest Subiliz , Eugène Blanchard , André Fabre et Roger Luquet qui fut déporté à Neuengamme et Sachenhansen, après sa capture.

A la Ciotat , Paul Carmagnole , membre de la section locale du PCF clandestin , organise nombre de sabotages aux chantiers navals, après avoir pris contact avec Maurice Chevance, et prend la tête un peu plus tard des éléments de la résistance le 20 août 1944.

Auparavant , Pascal Dettori , entouré de Ange Colombi et de Anna Picattori monte une imprimerie clandestine, mais il est arrêté le 9 juin 1943 , incarcéré à l'Evêché , puis interné au camp de Saint Sulpice avant d'être déporté le 30 juillet 1944 à Buchenwal.

A Martigues on connait l'action menée par trois instituteurs , Daugey

Di Lorto - frère du gardien de but international, Tranchier et Lombard , père de l'ancien député et maire actuel de Martigues . En compagnie d'autres détenus ils devaient être fusillés au vallon du Fenouillet près de la Roque d'Anthéron, en juin 1944.

***

LES MILICES PATRIOTIQUES.

Les milices patriotiques sont nées très tardivement en 1944 elles devaient normalement jouer le rôle de groupes d'auto-défense afin de protéger de la destruction de l'occupant certains sites stratégiques- Usines ,magasins où étaient entreposés des stocks de vivres etc.. et ne devaient en aucun cas prendre la place des combattants comme les FTPF- Leur rôle était également de surveiller les faits et gestes des collaborateurs , membres du PPF et de la Milice et ne pas se laisser constituer une sorte de cinquième colonne qui aurait ensuite agi derrière les lignes alliés.

Leur rôle en fait a été très actif, même s'il a été très tardif, que ce soit lors des combats pour la libération de Marseille , ou d'ailleurs,bien que n'ayant que très peu d'armement.

A Aix le responsable en fut Pierre Alessandri , accompagné de César Ontano et de Clément Lantaume , tous membres du Parti communiste ; elles étaient implantées en ville , mais on va en retrouver dans les maquis de La Trévaresse notamment lors des combats de Sainte Anne le 12 juin - comme Izaia- Que l'on retrouvera à Arles , en août 1944.

On peut estimer leur effectif entre 350 à 400 hommes répartis dans le pays d'Aix

Il est difficile de le faire ailleurs ,compte tenu du manque de renseignements officiels , mais aussi de chiffres donnés çà et là souvent sujets à caution , car très fantaisistes , quant on connait la capacité de certains à grossir et à récupérer.

Mais comme l'a dit René Hostache , ne peut-on penser que cette idée de création des Milices Patriotiques , qui est fondamentalement une idée des communistes , qui par ce biais ont tenté ,comme ils l'ont fait d'ailleurs au CNR , de reprendre les rênes de la Résistance à la fois sur le plan du terrain civil , donc politique et militaire.



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