Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Le plus grands des résistants français.

Jean MOULIN naît le 20 juin 1899 à BÉZIERS.

Après des études au collège Henri IV à BÉZIERS, il s'inscrit à la Faculté de Droit de MONTPELIER.

Il est mobilisé en avril 1918. Mais l'armistice est signé avant qu'il ait combattu.

En 1922, il est nommé chef de cabinet du préfet de la Savoie, puis devient le plus jeune sous-préfet de France (1925, ALBERVILLE) et le plus jeune Préfet (1937, RODEZ, AVEYRON).

En 1939, il est préfet d'Eure et Loire à CHARTRES.

Au début du conflit il veut aller au combat en tant que sergent de réserves, mais l'administration le refuse ; il est plus utile à la préfecture.

Du 18 juin 1940 jusqu'au 02 novembre 1940, il est préfet de CHARTRES dépendant l'administration de VICHY. Mais très vite il s'oppose aux choix de PÉTAIN.

Il est révoqué le 02 novembre 1940 et fait le choix de la Résistance.

Jean MOULIN entre dans la Résistance

Très rapidement après sa révocation il prend contact avec des mouvements de Résistance en zone libre. Persuadé qu'il faut unir la Résistance intérieure et la Résistance extérieure, il rédige un rapport et rejoint Londres en octobre 1941 sous le nom de Joseph Jean MERCIER pour y rencontrer le général De GAULLE.

Il est parachuté dans la nuit du 01 janvier 1942 au 02 janvier 1942 dans les Alpilles, à proximité de SALON DE PROVENCE. (Observation : près de son point de parachutage est élevé aujourd'hui le Mémorial Jean Moulin.)

Il avait deux couvertures : la première était celle d'agriculteur à St ANDIOL, cela lui permettait d'obtenir des tickets de rationnement et la seconde était celle d'une galerie d'art à Nice. Nommé délégué du Comité National par le Général de GAULLE, il prend contact avec les chefs des mouvements de Résistance. (Observation : C'est à Nice qu'il rencontrera les responsables de la Résistance Niçoise de l'époque, parmi lesquels Edouard ALEXANDER dit AUER, dit THIBAUD et son Frère Raymond dit MAIGRET.)

Jean MOULIN utilisa deux pseudonymes " REX " fut choisi à Londres et il prit celui de " MAX " un an plus tard.

Vers la mi-1942, il regroupe les effectifs paramilitaires des mouvements dans l'Armée Secrète ; le Général DELESTRAINT en devient le chef.

Il organise ensuite d'autres services comme celui des transmissions en octobre 1942 le WT, puis le SOAM (Services des Opérations Aériennes et Maritimes), le BIP pour la propagande, le CGE (Comité Général des Etudes : c'est un comité d'experts).

Dès octobre 1942, il tente de coordonner les mouvements de Résistance. Mais débuts sont difficiles car il est accusé d'autoritarisme. De GAULLE tranche en sa faveur.

Enfin le Comité de Coordination est créé, mais l'unification n'est pas terminée pour autant.

En janvier 1943, le Comité Directeur des Mouvements Unis de la Résistance (M.U.R.) est créé.

En février 1943, MOULIN retourne à Londres, d'où il repart le 21 mars 1943 avec pour mission de créer le CNR (Comité National de la Résistance) dont il est le représentant pour l'ensemble du territoire.

La 1ère réunion du CNR a lieu à PARIS le 27 mai 1943. Cependant les querelles demeurent au sein de la Résistance, certains voulant s'émanciper de la tutelle du général De Gaulle.

L'arrestation

L'arrestation eut lieu le 21 juin 1943 à CALUIRE, banlieue de LYON, au cours d'une réunion avec les principaux responsables militaires de la Résistance pour discuter du remplacement du général DELESTRAINT qui venait d'être arrêté à PARIS.

À cette réunion se présente HARDY suivi par la Gestapo. Tous sont arrêtés, HARDY parvint à s'échapper, les Allemands ouvrent le feu et le blessent légèrement.

Jean MOULIN est arrêté sous l'identité de MARTEL. Cependant la Gestapo est à la recherche d'un dénommé " MAX ".

La Résistance met au point des plans pour faire s'évader Jean MOULIN car il sait tout mais aucune tentative ne peut être lancée.

La torture

Il est interné au Fort MONTLUC à LYON. Tous les jours, il est transféré à l'école de santé pour y être torturé par Klaus BARBIE. Mais Jean MOULIN ne parla jamais.

Il fut ensuite transféré à NEUILLY puis envoyé à BERLIN par chemin de fer. Il serait mort en gare de METZ d'une défaillance cardiaque.

Jean MOULIN disparaît mais l'édifice qu'il a construit ne disparaîtra pas.

Extrait du Discours prononcé par André Malraux le 19 décembre 1964 pour inaugurer le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon.

"L'hommage d'aujourd'hui n'appelle que le chant qui va s'élever maintenant, ce Chant des partisans que j'ai entendu murmurer comme un chant de complicité, puis psalmodier dans le brouillard des Vosges et les bois d'Alsace, mêlé au cri perdu des moutons des tabors, quand les bazookas de Corrèze avançaient à la rencontre des chars de Rundstedt lancés de nouveau contre Strasbourg.

Écoute aujourd'hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le Chant du Malheur. C'est la marche funèbre des cendres que voici. À côté de celles de Carnot avec les soldats de l'an II, de celles de Victor Hugo avec les Misérables, de celles de Jaurès veillées par la Justice, qu'elles reposent avec leur long cortège d'ombres défigurées.

Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France...

"



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